J'ai lu Véronique la première fois parce que quelqu'un avait publié un des savoureux billets de «Les P'tits pis moé». J'ai ri. Fort. Je n'avais pas de mini à l'époque mais ayant été éducatrice à l'enfance, les anecdotes/illustrations décrivaient tellement bien et simplement la réalité de côtoyer un/des enfants. Puis, j'ai lu Véronique d'une autre façon sur Urbania. J'avais un p'tit moi aussi. Il avait 3 mois. C'était long toute seule à la maison, papa au travail. J'étais fatiguée, un peu épuisée et seule. Les amis pas d'enfants trouvaient que j'exagérais sur le partage de photos, statuts et choses de la vie de nouvelle maman. J'ai lu ce texte et le coeur m'a comme explosé. Merci Véronique. 

Crédit photo : Véronique Grenier.
 

Âge/Sexe/Ville
32/F/Sherbrooke (j’étais compétente avec mIRC)
 
Occupation?
Professeure de philosophie au Cégep de Sherbrooke, blogueuse à Urbania, «Moé» à Les p’tits pis moé, chroniqueuse mensuelle pour La Nouvelle, aligneuse de mots (poésie, nouvelles, théâtre et essai sur la santé mentale qui paraîtra chez Boréal, à l’hiver 2015). À la rédio, aussi, des fois.
 
«Tout ça», ça se gère comme ça peut, je dirais. Le temps est pleinement occupé, manquant, surtout celui de «libre». Mon appartement est un bordel. Je dors sans doute pas suffisamment. Ceci dit, j’essaie que le temps avec les p’tits ne soit que du temps avec les p’tits. Du temps où je ne pense ni au ménage ni à ma to-do list. J’ai appris à le «poser» ce temps avec eux, à oublier le reste-que-je-ne-pourrais-pas-faire-anéwé-parce-qu’ils-sont-là. Ça m’a pris un moment, apprendre le plaisir. M’y abandonner, pas juste être dans la gestion, l’encadrement, la planification. Les responsabilités inhérentes au fait de produire de l’humain adéquat et épanoui et socialement acceptable me pesaient beaucoup. Jusqu’à ce que je me dise que le fun était aussi un critère important, voire fondamental, de toute cette chose parentale qui me déborde de l’être et du corps tellement c’est grand.
 

Crédit photo : Véronique Grenier.

Quantité de petits humains à ton actif
Deux.  Le Fils – 5 ans – et Fille – 3 ans.
 
Ta petite famille en deux mots
Intense et pleine.
               
La grossesse pour toi ça a été?
Très loin de l’idée que je m’étais gossée au fil des années. Très, très loin. Mon idée avait des fleurs, de la musique, du plein, de l’heureux d’être plein, de sentir bouger, être en fusion. Je me suis sentie aliénée, frustrée de ce corps qui se crissait de moi, de mes organes pas à leur place, mon «pudesouffle», mon obsession de manger mes 20 grammes de fibre par jour pour ne pas avoir d’hémorroïdes (j’avais trop lu tous les livres et ce «détail» était resté figé dans mon esprit), la drop fulgurante de mes capacités intellectuelles. La responsabilité aussi de tout ce que je mangeais, faisais ou pas, pensais, même à la limite.  Il y a eu du diabète de grossesse, Fille qui a voulu me sortir du corps à «toué instants» de la 26e semaine à la 33e, moment où elle est finalement sortie. Une chance qu’il y avait eu Mère indigne. J’avais lu les Chroniques assise sur mon divan vert pâte à dent, au début de l’Université. J’avais braillé ma vie de rire, à l’époque, et de vrai quand j’ai vécu ce qui y était narré. Mais bon. J’ai aimé me flatter la bedaine, me bercer sur place quand j’étais debout, chanter des tunes, raconter des histoires. J’avais un buddy dans le corps à qui je parlais sans arrêt, à qui j’écrivais, pour qui je pensais des affaires. Peut-être que ce qui ne contribuait pas au bonheur permanent de mon état, c’était de la peur. De ne pas savoir quoi faire, comment faire, de décevoir, «d’insuffire». Sauf que «ça» naît pis tu «juste fais».
 

Crédit photo : Véronique Grenier.

Avant d’être mom tu étais?
Étudiante à la maîtrise en philosophie. Et assistance de recherche.  
 
Une chose que tu veux transmettre à tes minis?
Le sens de la joie, du plaisir. Autant dans l’être, que l’agir que celui de l’intellect.
 
Annie Brocoli ou Karkwa?
Lionel Ritchie, la compagnie créole.

 Crédit photo : Véronique Grenier.

Un conseil à une future maman (ou à ceux qui conseillent les futures mamans)
Vraiment le seul que je me permettrais : des fois, les gens vont vouloir t’aider. Dis oui. Accepte. Ça se pourrait que le café préparé, la couche changée, le p’tit ménage fait ou la brassée de plié te fassent vraiment beaucoup de bien. Vrai-ment.
 
Mantra maternel
«Tout passe/c’est juste une phase.»
 
Paroles sages de ta progéniture
«Mamaaaaaaaan. Quand on s’aime, c’est tout chaud.» - Le Fils
 
 

Crédit photo : Véronique Grenier.

 

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