Depuis ma jeune adolescence, avant même que je sois en mesure de porter la vie en moi, je cultivais déjà la peur d’accoucher. L’accouchement représentait pour moi un moment redoutable, de pénibles heures de douleur intense, voire insurmontable.

Même si les femmes accouchent depuis que le monde est monde et que cet acte est en soi un moment privilégié de donner la vie, ma peur grandissait à mesure que j’avançais en âge.
 
Je savais avec conviction que je souhaitais fonder une famille, mais je ne savais pas comment je parviendrais à prendre le dessus sur cette peur devenue phobique avec les années.
 
C’est donc dans un instant de folie que mon amoureux et moi avons décidé de nous lancer dans le vide… Un mois d’essai et j’avais déjà ce petit être qui grouillait dans mon ventre. «Chanceuse» me disait mon entourage. Ma joie était toutefois teintée d’une peur grandissante qui me rapprochait peu à peu du moment fatidique.
 
J’ai donc décidé d’essayer de comprendre d’où venait cette peur. Je me rappelais le nombre d’histoires abracadabrantes qui m’avaient été racontées concernant l’accouchement. Combien de commentaires de la sorte avais-je entendus : «As-tu su qu’une telle a mis 36 heures pour son premier», «Ils ont dû utiliser les forceps», «Elle a déchiré et a eu plus de 10 points», etc.
 
Je trouve que l’on manque de solidarité entre femmes parfois. Quel est l’avantage de raconter les mauvaises histoires aux futures mamans?
 
J’ai donc décidé de me préparer et de lire sur l’accouchement. J’ai épluché tous les ouvrages possibles, fait des cours prénataux, du yoga prénatal, de la visualisation et ce, jusqu’au jour J.
 
La naissance de ma fille s’est très bien déroulée. J’étais calme, «groundée» et surtout confiante. Tout au long de mon travail, je me rappelais qu’il s'agissait d’un moment vrai qu’il nous est si rare de vivre, un acte primitif qui me faisait sentir comme une femme accomplie.
 
Drôlement, autour de moi, la plupart des femmes gardent un souvenir heureux de leur accouchement qui est loin de s’être déroulé comme certaines histoires d’horreur qui sont racontées en société.

Et si l’accouchement devenait une célébration plutôt qu’un passage obligé?