Lorsqu'on a enfin reçu notre +, ce dimanche matin-là, on était abasourdis, mais aux anges. Après tout, ça faisait plus d'un an qu'on l'attendait, 3-4 qu'on en parlait. On était tellement prêts.

Les semaines ont passé, les maux de grossesse se sont faits sentir. Mais ça allait bien, M grandissait dans mon ventre, il était là. Je l'aimais déjà.

Puis ça a basculé. Je ne réussissais plus à me lever. Je ne mangeais plus, je perdais du poids. Je me réveillais la nuit en pleurant. J'annulais toutes mes activités sociales, je me rendais au travail en sanglots.

Ce qui a permis le déclic dans ma tête : quand tu écoutes un film même pas triste avant de dormir et que tu pleures jusqu'à arrêter de respirer pendant cinq heures, something's wrong.
Crédit photo : Derek Winnert.

S'est ensuivi le tourbillon des émotions contradictoires et de la culpabilité, grandement exacerbé par les commentaires ô-combien-smatts de l'entourage : «Sois contente, t'es enceinte», «C'est normal d'être fatiguée, c'est la grossesse», «Moi quand j'étais enceinte de Caroline, j'étais super émotive», «Dis-toi que ça va bien pis tu vas voir, ça va bien aller», «Y a plein de femmes qui seraient contentes, elles, je te comprends pas (!!)».
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À la suite des commentaires, j'ai choisi de m'isoler. Et de consulter. Ça, c'est le plus beau cadeau que je me suis jamais faite. C'est le plus beau cadeau que j'aurais pu faire à M.

Au final, 9 mois plus tard, je me rends compte que c'est la seule manière que la vie a trouvée pour me préparer à mon nouveau rôle de maman. Ce n'est pas rose à tous les jours, mais je réapprends, tranquillement, à aimer la vie à travers les yeux de mon fils.

Comment s'est déroulée votre grossesse avec la dépression périnatale? Avez-vous réussi à en tirer du positif?