C’est mon premier billet pour TPL Moms, et j’espère bien que ce ne sera pas le dernier. 

J’ai rencontré Carolane dans un party, l’alcool coulait à flots (ben, pour moi en tout cas) et on a rapidement bondé en parlant enfants, littérature et Facebook. Pas mal ma trifecta de base. Au détour d’un commentaire sur les gourelles (oui, c’est le féminin de gourou) de l’allaitement, elle m’a demandé : «Mais toi, t’aimerais pas ça écrire pour notre blogue?» Je devais être rendue à mon quatrième verre de vin et j’avais fait des mélanges (32 ans et toujours inconsciente), alors j’ai répondu «Bien sûr!». 

En me réveillant le lendemain, ma tête en étau a réussi à me rappeler cet échange, mais je me pensais safe : Carolane partait en vacances, elle allait sans doute oublier. Que nenni! Quelques semaines plus tard, une fenêtre de conversation Facebook poppe sur mon écran : «Je suis revenue de vacances, tu veux toujours écrire pour TPL Moms?» Je ne suis pas du genre à me dégonfler, alors voilà, je suis ici. 

Comme sans doute plusieurs d’entre vous, je fais partie de groupes de parents Facebook. J’ai décidé de les rejoindre parce que d’autres ami-e-s en faisaient partie, mais aussi parce que je suis maman d’une fille unique, Frédou pour les intimes, et que j’ai envie de confronter mes idées et mes préjugés sur la parentalité. Un peu comme ici, finalement.

Frédou (disons les choses comme elles sont) était un accident. Je connaissais son papa depuis à peine quelques semaines lorsque je suis tombée enceinte, et nous n’habitions même pas la même ville à l’époque. Gros questionnements, valse-hésitation, pitchage de 25 cents dans les airs, remises en question, puis, finalement, l’épiphanie : on se lancerait dans l’aventure coûte que coûte!


Crédit photo : Christine Gendreau.

Nous avons rêvé en masse, nous avons élaboré des projets d’avenir merveilleux, nous nous sommes imaginés sur la véranda d’une maison victorienne en Estrie, NOTRE maison, buvant un scotch fumé en regardant les enfants de Frédou, nos futurs petits-enfants, courir sur le terrain, rire et chialer pour rien, parce que c’est ce que font les enfants. 

Malheureusement, il n’y aura pas de maison victorienne en Estrie, pas de scotch sur la véranda, pas de chicanes de vieux couple. Du moins, pas avec le papa de ma fille. Nous nous sommes séparés dans un maelstrom d’émotions, de déceptions et de regrets lorsque Frédou avait à peine six mois. Des fois, ça ne fonctionne pas. Plate de même.

Frédou, elle, est bien là. Elle vient tout juste de faire son entrée en maternelle, et son papa et moi sommes extrêmement fiers et émus. Parce que oui, une séparation, même horrible sur le coup, peut se transformer en amitié, en complicité et en connivence. Une fois le deuil de la famille nucléaire fait, on peut passer à autre chose et faire nos jobs de parents en s’épaulant l’un l’autre, dans le respect et l’admiration réciproques des qualités parentales de l’ex. 


Crédit photo : Catherine Gendreau.

C’est sans doute pas mal ce dont je vais vous parler ici, la garde partagée, avec tout ce que ça comporte de merveilleux et de douloureux, de changements de dernière minute, de surprises agréables, mais également de compromis, compromis qui sont parfois autant de petits renoncements à des valeurs ou des idées qu’on avait passé des années à brosser, polir et ériger en dogmes personnels. 

Pis parce que je suis une grande gueule, je risque également de vous parler de bien d’autres choses. On verra en temps et lieu.

Comment vivez-vous votre garde partagée? Formez-vous une équipe avec votre ex malgré la séparation?