La congélation des ovules encouragée par Apple et Facebook est-elle (comme le croit Vogue) « la plus importante évolution sociale depuis la pilule »? Les avis sont partagés.

Pourtant, chez nous (à Montréal), la chose se pratique depuis 2005. Les femmes soucieuses de préserver leur fertilité ont l’occasion de recourir à la « cryopréservation des ovocytes » (ou congélation des ovules). Même que le premier bébé canadien né d’un ovule décongelé aurait vu le jour ici, grâce au Dr Tan de la clinique Originelle.

So what?

Aux États-Unis, la conservation ovocytaire est parfois même prescrite en même temps que l’inscription à l’université. Oui, oui. 

D’après CNN, déjà plus de 5000 Américaines ont eu recours à cette solution.

Avec les études prolongées, le désir de faire carrière, l’instabilité des marchés, les hasards de la vie (trouver le bon mec au bon moment), de plus en plus de femmes repousseraient leur projet de maternité

Sauf que plus l’âge avance, plus la fertilité décline.
 
À 25 ans, une femme a 25 % de chances par cycle de tomber enceinte. 
À 35 ans, ce chiffre tombe à 12 %. 
À 40 ans, à 6 %.

Alors, on fait quoi ?

L’option de faire récolter ses ovules au moment où ils sont encore en forme est donc un must! On les congèle, on les récupère à la quarantaine (ou quand on est prête) et hop, on se fabrique un bébé! 

Crédit photo : gizmodo

Certaines y voient même une avancée vers la parité avec les hommes. Les femmes pourraient enfin progresser dans leur carrière et se lancer ensuite dans le maternage.

Le hic

Cette percée médicale est-elle en train de dire aux femmes qu’il est impossible de concilier maternité et évolution professionnelle? Le désir de fonder une famille ne devrait pas être une décision relevant du patron : c’est un choix personnel. Ce qui se passe à la maison reste à la maison. Non?

Sans compter que les traitements en fertilité comportent des risques. La stimulation hormonale peut causer une thrombose et d’autres complications. Tandis que la ponction des follicules est délicate et nécessite une anesthésie locale. 

J’ai même une amie qui a subi une hémorragie à la suite de cette opération (je vous épargne les détails).

Alors, on fait quoi?

Au lieu d’applaudir, sans trop réfléchir, la décision d’Apple et de Facebook d’encourager leurs employées à retarder leur désir d’avoir des enfants, ne devrait-on pas réfléchir? Ne pourrait-on pas, par exemple, améliorer les congés de maternité et l’aide financière à l’adoption? 

À bien y penser, l’infertilité relève aussi du choix de nos sociétés à faire de nous des gens stressés et performants. Peut-être que le gouvernement devrait aussi aider en subventionnant une partie des frais liés à l’autoconservation des ovules. Le débat est lancé.

La congélation des ovules devrait-elle être encouragée? Y auriez-vous recours?