Vingtième semaine de ma première grossesse. Rendez-vous de routine comprenant prise de pression et pesée par une infirmière qui est tout sauf sympathique. Je monte sur la balance et elle s’exclame: « Hiiiiiiiiiiiiiiii!!! », tout en notant mon poids. Je n’ai aucune idée de ma croissance pondérale depuis que je suis enceinte. Je remarque qu’un ventre commence à se profiler, mais c’est tout.

Je regarde alors cette dame qui n’était clairement pas présente lorsque l’autobus du savoir-vivre est passé, et lui dit, inquiète : « Mon Dieu, est-ce que j’ai pris tant de poids que ça? ». De sa voix nasillarde, elle me répond : « Ben là, c’est pas à moi de te dire ça! Ton médecin t’en parlera. ». Mes hormones de maternité ont mordu : « En tout cas, bravo pour votre subtilité et merci de gâcher ma journée! ».

J'étais sous le choc, j’avais déjà pris 25 livres. Les nausées, les brûlements d’estomac et la fatigue extrême m’avaient pourtant transformée en zombie pendant les quatre premiers mois et je ne mangeais pas plus qu’à l’habitude, alors comment était-ce possible? Seule différence, j’étais trop amorphe pour m’entraîner. Mon médecin a constaté que je faisais déjà de la rétention d’eau et m’avait donc fortement conseillé de me remettre à l’exercice.
 
J’ai eu beau enchaîner six fois semaine salsa bedaine, zumba bedaine, yoga bedaine, name it bedaine, les kilos s’accumulaient à un rythme affolant. Pour une raison que j’ignore, mon système lymphatique s’était mis à off. La rétention d’eau avait pris mon corps d’assaut, dans ses moindres recoins. Sans exagérer, on aurait cru que j'allais éclater! Non seulement, je devais soudainement m’acheter des fringues quatre tailles au-dessus de ce que je portais auparavant, mais en bonus, j’avais hérité de ce qu’on appelle une bosse de bison. J’avais l’air du bossu de Notre-Dame!


Mon look de femme enceinte, poils en moins.
Crédit photo : Wikimedia Commons

Pendant ce temps, le festival des femmes n’ayant même pas l’air enceintes de dos battait son plein! Je les entendais parler de leur gain de poids comme si c’était une compétition (stupide) et l’idée de me faire demander « Toi, t’as pris combien de livres? » me hantait. Je sentais bien le jugement des gens qui m’entouraient et j’avais juste envie de leur crier : « Non, je ne mange pas comme une cochonne f*ck! ».

Inutile de vous dire que je n’ai pas connu le glow et que malgré les drainages lymphatiques et l’acuponcture, qui m’ont aidée légèrement, la rétention d’eau et ma bosse de bison m’ont suivie jusqu’à la fin. Seul avantage, je ne me réveillais pas la nuit pour faire pipi! Bref, quand on se compare, on ne se console pas toujours.

 

Au cours de ces quarante semaines, le petit homme dans mon ventre était top shape et c’est tout ce qui compte, me direz-vous. D’accord, mais demandez-moi donc si j’ai aimé être enceinte (PANTOUTE!) plutôt que LA question qui brûle vos lèvres : « Finalement, t’as pris combien de livres? »… Tout près de 80. Satisfaites?
 
Avez-vous aussi ressenti cette pression malsaine par rapport à la prise de poids pendant votre grossesse?