On s'est déjà toutes fait dire « Coudonc, vas-tu être menstrue? », après avoir été un peu bête ou impatiente. T'sais, le genre de réplique qui nous fait pogner les nerfs encore plus. Le pire c'est que bien souvent, les gens ne sont pas dans le tort, c’est juste que ce n'est pas ben agréable de se faire rappeler qu’on va être dans notre semaine.

Donc, oui, le syndrome prémenstruel existe, mais il y a pire : le trouble dysphorique prémenstruel. #nextlevelshit
 

Crédit : Vicky B.

Le trouble dysphorique prémenstruel est un mal bien méconnu des femmes. Il touche 3 % à 8 % de la population féminine. Ces femmes vont être souvent qualifiées de vrais monstres désagréables lorsque leurs règles approchent. On perçoit plusieurs changements du point de vue psychologique et comportemental chez les femmes atteintes. Une belle liste de symptômes digne d’une liste d’épicerie pour une famille de 6 est observable. En voici quelques exemples :

Anxiété, difficulté de concentration, agressivité, humeur hyper-changeante, sentiment de ne pas être en contrôle de soi, euphorie, insomnie ou hypersomnie, sentiment de tristesse accrue, irritabilité, difficulté à dormir, impulsivité, fort appétit, pensées altérées, hausse des conflits interpersonnels, pleurs répétitifs, etc.

La liste est longue. Même que certaines femmes ont des pensées suicidaires et, dans un très faible pourcentage, certaines d’entre elles passent malheureusement à l’acte. D’autres, à chaque période de ce cycle, voudront plutôt quitter leur compagne ou compagnon de vie, leurs enfants, leur emploi, etc. Vous comprendrez qu’il est donc déconseillé de prendre toute décision importante dans cette période cruciale et d’attendre qu’elle finisse, soit au commencement des règles.

Pour vous situer, le cycle dont je parle est celui juste avant l’arrivée des règles et après la période d'ovulation. Contrairement au syndrome prémenstruel qui peut durer de 24 h à 48 h avant les menstruations, le trouble dysphorique peut persister jusqu’à 7 jours. C’est très souffrant pour ces femmes et parfois aussi pour l'entourage, qui ne comprend pas trop ce qui se passe.

Crédit : AllTheRageFaces

Les femmes ayant accouché une ou plusieurs fois ou bien celles qui ont des antécédents de dépression sont plus à risque de manifester un trouble dysphorique prémenstruel. L'hérédité joue aussi un rôle important.

Le trouble est tellement fort chez certaines femmes que parfois on peut même supposer un trouble de santé mentale comme la bipolarité ou la personnalité limite. Avec une consultation chez un psychologue de façon soutenue et approfondie, on se rend alors compte que les hormones jouent un rôle prédominant dans les changements psychologiques et physiques de la femme. D’ailleurs, le trouble dysphorique prémenstruel fait maintenant partie du DSM 5 (Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders). Il n’est pas tellement documenté, donc il n'y a pas beaucoup de moyens réellement connus pour atténuer les symptômes.

Les antidépresseurs semblent jouer un rôle important pour diminuer l’impulsivité et l’anxiété, mais il reste beaucoup de chemin à faire dans les recherches. Une thérapie avec l’approche cognitive-comportementale aussi peut être aidante. On recommande d'éviter la caféine, de faire de l'exercice, de manger beaucoup de fruits et de légumes ainsi que tout ce qui est à base de grains entiers. Différents moyens sont utilisés afin de faire savoir à notre entourage que LA période fatidique arrive : coller des autocollants significatifs sur le frigo, faire des X sur le calendrier, etc. Usez d’imagination!

Connaissiez-vous ce trouble? Êtes-vous surprises de la puissance des hormones?