Vous le savez maintenant, j’ai fermé ma boutique le mois dernier. J'ai laissé derrière moi le métier d’entrepreneure. Je me retrouvais ainsi nez à nez avec une autre réalité : celle du retour sur le marché du travail. Certes, ces dernières années ont été constructives, mais où en étais-je à présent? Il m’était inconcevable de retourner à mes anciennes amours et de poursuivre le métier de graphiste dans une agence de Montréal (parce qu’il faut dire que dans mon coin, les agences sont plutôt rares). Je sentais que j’avais fait le tour de la profession et surtout, je ne me retrouvais plus dans ce monde plutôt compétitif.
 
Me voilà, mon sort entre les mains, à me questionner sur mon avenir. Je croyais avoir définitivement franchi l’étape où on se demande ce qu’on veut faire comme métier, surtout à l’aube de mes 36 ans. Qui suis-je à présent?
 
J’ai été plutôt chanceuse. On m’a offert quelques possibilités sans que j’aie à m’acharner sur les différents sites de recherche d’emplois. Bon, je ne savais pas précisément ce que je voulais devenir, mais je savais que je ne voulais plus passer deux heures par jour dans ma voiture. Je savais aussi que j’avais maintenant besoin d’un salaire décent (être 3 ans sans salaire, ça fait mal au budget familial), que mes enfants demeuraient ma priorité, que je désirais avoir des responsabilités sans être submergée par le stress et, si possible, je voulais être entourée de gens passionnés et agréables. Avais-je des attentes réalistes?
 

J’ai l’honneur de vous dire oui. J’ai su trouver tout ça dans un seul et même emploi. Je voue présentement 40 h/semaine à ma passion : la décoration intérieure. J’ai été engagée comme designer d’intérieur dans une magnifique boutique à Saint-Sauveur. Les débuts ne sont jamais de tout repos : je rêve à des codes de tissus, à des meubles sur mesure ou à des palettes de couleurs, mais j’ai trouvé et je suis heureuse.
 
Crédit : Anne-Marie Pepin
 

Je tenais simplement à vous laisser un message d’espoir. Même quand on a l’impression qu’on ne vaut plus grand-chose, qu’on vit avec un énorme sentiment d‘échec et que tout s'est teinté de noir, il y a encore quelqu’un quelque part pour nous faire sentir à notre place : un ami, un employeur, un conjoint, nos enfants.

 Crédit : Isabelle Blais, Toquade
 

Me voilà sur une nouvelle lancée, je n’ai plus les mêmes rêves ni les mêmes ambitions, mais je vis un bonheur tranquille dépourvu d’angoisse et j’arrive à être en paix.
 
Vous sentez-vous parfois impuissantes par rapport à votre destin? Comment avez-vous réussi à reprendre les rênes de votre vie professionnelle?

Crédit : Isabelle Blais, Toquade