Ça me tente pas. Ça me fait mal au ventre par en dedans de penser à laisser bébé à une étrangère. Pis j’ai la mâchoire tendue à force de trop serrer les dents. De ça ou des nuits encore difficiles parce que bébé demande son nichon à plusieurs reprises.
 
Ça te rend la décision pas facile à prendre quand t’as le cerveau et les hormones qui baignent dans la lactation du petit humain à qui tu donnais la vie quelques mois plus tôt.
 
Fini la romance à deux. Fini les lents déjeuners à se partager des bouts de raisins tranquillement en se regardant dans les yeux. Bientôt, je vais être obligée de te dire Go-Go-Go, vite, vite faut qu’on parte. Pis ça ne me tente pas.
 
« Quoi?! T’as pas le goût de voir du monde un peu? De sortir de chez vous, de te changer les idées? Messemble que ça te ferait du bien. »
 
Ben sûr…
J’en ai soupé du cocooning et je suis plus que prête à sortir mes talons hauts et à me crêper le toupet un brin. Parler avec des adultes et faire l’autre chose que je sais le mieux faire. Travailler. Oui, oui. J’aime ça travailler. Même que je l’aime mon boulot.
 
C’est juste que l’humain qui est sorti de mon ventre, je le trouve encore petit. Qu’il va présenter tous ses numéros de premières fois à Daniella au service de garde. Qu’il ne comprend pas encore que maman va revenir tantôt. Qu’il est encore trop mini pour avoir envie de se faire des amis.
 
Moi, mère poule? Sûrement un peu, oui. Mais ce n’est pas de ça qu’il est question. Mon bébé ne sera plus un bébé demain. Après, il va être en maternelle et va me dire quelles barres tendres cool je dois acheter pour son lunch.
 
Je sais, c’est un grand luxe de pouvoir se poser la question. Tout de même. Je suis partagée. Déchirée. Rester à la maison et avoir la fichue impression que je devrais travailler ou travailler et avoir cette impression de devoir être auprès de mon mini.
 
L’idée de prolonger votre congé de maternité vous a effleuré l’esprit vous aussi?