Nous nous sommes séparés quand mon fils avait 3 ans. L’année suivant la séparation, j’avais besoin de redécouvrir la femme en moi, alors que je me sentais davantage comme la blonde de mon chum et la mère de mon fils. De fil en aiguille, je m’étais perdue de vue.

J’ai petit à petit retrouvé ma féminité, ma spontanéité et ma confiance personnelle. Est-ce que je croyais encore à l’amour? Bien sûr! Mais pas à n’importe quel prix. Je me questionnais beaucoup sur mes relations amoureuses futures. Même si j’avais des relations sérieuses qui dureraient mettons deux ans, mon fils allait-il connaître quinze hommes différents dans sa vie? Non, je ne voulais pas ça.

Je viens en package deal et en règle de trois

J’ai eu des aventures, des relations prometteuses et des relations sérieuses. Ces hommes que je rencontrais devaient comprendre et surtout accepter que je venais en package deal : avec mon fils (et une garde partagée) et indirectement, avec son père. Puisque oui, son père et moi nous parlons régulièrement. Alors d’emblée, l’homme jaloux se ramassait inévitablement sur le siège autoéjectable. 

Je me suis aussi créé une règle de trois : la règle du trois mois, trois mois avant de présenter mon garçon. Je voulais m’assurer que ça fonctionne pour moi avant de l’introduire dans mon univers familial. Était-ce la bonne façon de penser et d'agir? Les avis sont partagés.

Quelqu’un m’a dit une fois : « Et si j’avais le goût de m’impliquer avec ton garçon, d’en faire partie, de cet univers, me laisserais-tu la chance de prendre ma place? »

Un autre m’a lancé : « Je comprends ta réflexion, mais le revers de la médaille, c’est que tu prives ton garçon de voir sa mère en amour, de voir la personne qu’il aime le plus au monde être aimée en retour. » 

J’ai eu une relation sérieuse où mon chum voulait qu’on déménage ensemble et qu'on fonde une famille. La rupture a parfois de fâcheuses conséquences : pas question que je fasse des enfants avec quelqu’un d’autre pour me re-séparer au bout de deux ans.

Plus tard, j'ai même essayé d'habiter avec un amoureux et mon fils. J'étouffais. En restant sur mes positions, j’ai peut-être laissé passer une personne remarquable.

L’amour n’est plus en quarantaine

Malgré la solitude, malgré les histoires sans queue ni tête, malgré les beaux espoirs éteints, je me sens accomplie d'avoir priorisé mon enfant. D'être là pour lui, pour l'accompagner, le sécuriser. Ce qui aurait pu se faire avec un conjoint aussi, je le conçois.

Malgré toutes ces approches cérébrales, je n’ai jamais cessé de croire en l’amour. Je suis une loveuse malgré mon indépendance. Maintenant, onze ans plus tard, je suis prête. Et surtout, j’en ai envie. Mon fils gagne en indépendance et en maturité, il assez vieux aussi pour faire la part des choses. Et il a moins besoin de moi. Ce qui laisse plus de place pour quelqu'un dans ma vie, dans notre vie. Je sens que toutes ces années, je me suis construite pour accueillir une relation dans laquelle je serai bien, en paix et heureuse. Et surtout, que ce bonheur sera partagé.

Comment envisagez-vous le célibat après la séparation du père de vos enfants?