Mon nom est Laurence, j’ai 23 ans et des poussières.
 
Ma fille a vu le jour il y’a 4 ans, presque 5. J’avais 18 ans et trois quarts, pas vraiment d’ambitions ni d’idée concrète de ce que j’allais faire de ma vie.  Une chose était sûre par contre, j’avais décidé que je serais une maman, une bonne à part de ça. Ma fille serait polie, généreuse, elle aurait confiance en elle, ne ferait jamais de crises. J’étais un peu naïve.

En 4 ans, j’ai appris autant qu’elle. J’ai réalisé à quel point chacun de mes comportements avait une influence réelle sur sa perception de la vie. J’ai fait attention à mes expressions, mes choix d’émissions, je me suis même cachée pour me bourrer la face de biscuits avant souper. Malgré tout ça, j’ai bien vite compris qu’on ne peut pas tout contrôler.

La semaine dernière, Alexia, 4 ans et demi, a fait une crise pour avoir les cheveux plats.

Quand elle a commencé à ne porter que des robes, à mettre des barrettes, à renier tout ce qui est de couleur autre que rose ou mauve et à porter un diadème sans raison particulière, j’avoue m’être fait la réflexion que ça allait trop loin.

Comme j’imaginais mal mon look jogging, toque et bas de laine être la source de son inspiration, j’ai posé la question; et j’ai eu ma réponse.

« Mon amie a les cheveux plats, pis elle porte juste des robes roses. Elle va dire que je suis laide! »
 
J’ai vite sonné l’alarme dans ma tête. À 4 ans, ma fille se compare aux autres. Non seulement elle se compare, mais elle veut être comme eux! Pire, elle associe ses différences au fait d’être « laide ». Évidemment, mon réflexe a été d’expliquer à ma fille que l’important, c’est d’être elle-même et de faire ses choix selon ses goûts à elle. Je lui ai dit qu’elle était belle, qu’elle le serait même avec une grosse salopette rouge pompier.

Malheureusement, je vois bien que mes conseils rentrent d’une oreille et sortent de l’autre. Est-ce que ça suffit, lui dire qu’elle est belle? L’encourager à forger sa propre personnalité et ses propres goûts? Je juge faire tout en mon pouvoir pour lui donner le meilleur exemple possible, mais je me rends bien compte que les influences extérieures sont fortes, voir omniprésentes.
 
Ça ne devrait pas être normal de se préoccuper de la texture de ses cheveux à 4 ans. Surtout, ça ne devrait pas l’être de vouloir ressembler aux autres à tout prix. On parle beaucoup d’obsession de la beauté ces jours-ci, d’apprendre à s’aimer tel quel, sans artifices. En tant que parent, je me demande comment faire pour permettre cette acceptation alors que tout autour semble aller dans l’autre sens.

Avez-vous déjà eu ce problème avec vos enfants?  Que faites-vous pour les aider à se définir par eux-mêmes, plutôt que par les autres?