«Tu vas voir, c'est quand ils se mettent à marcher/ramper/manger tout seul/faire leurs nuits/etc, que ça devient le fun. »

Depuis que j'ai un enfant, cette phrase, je l'ai entendue presqu'aussi souvent que «Profites-en, ça passe vite! » Un peu paradoxal, non?

C'est comme de dire qu'avant que les bébés atteignent certaines étapes de leur vie, c'est limite plate mais que, heille, faut en profiter parce que ça passe vite en titi. #LogiqueInfaillible

J'ai toujours été du genre à vouloir que les choses aillent un peu plus vite. Hâte d'avoir mon permis de conduire, hâte d'avoir 18 ans, de finir mes études, de partir en appartement, de m'acheter une maison, d'avoir un bébé. Je profitais de la vie mais trop souvent en me disant : j'ai hâte d'être rendue à telle place. Comme si le temps ne passait pas tout à fait assez vite pour moi.

Ce sentiment m'a complètement quitté la journée où j'ai mis mon bébé au monde. Je me rappelle avoir dit à mon chum que pour la première fois de ma vie, j'étais parfaitement heureuse d'être rendue où j'étais et que maintenant, je voulais seulement le vivre pleinement, un jour à la fois. Je n'avais plus d'attentes pour the next big thing.

Et c'est ainsi depuis maintenant 11 mois.

C'est sur que dans les moments plus difficiles, je me surprends à penser que j'ai dont hâte que ça passe, de souhaiter avancer de quelques semaines (genre, en pleine période de poussée dentaire). Et rapidement, je me sens mal de penser comme ça. J'essaie de trouver du beau à la situation. Je me regarde, en train de coller ce petit être tout chaud sur moi pour le consoler, et mon cœur fond. Je décide d'apprécier ce moment doux pendant qu'il passe. Il ne durera pas toujours.

Savoir trouver du beau même dans les moments moins funny.
Crédit : Véronique Landry

 

Plus mon retour au travail approche, plus j'essaie d'en profiter. J'ai l'impression que mon temps est compté, que ces moments exclusifs avec mon bébé, ces journées que l'on peut passer tous les deux en pyjamas, collés sur le divan, ne reviendront pas. Du moins, pas de la même manière.

Je repense à toutes les choses dont je me suis tannée dans la dernière année et je regrette un peu. En fait, je m'ennuie. Allaiter (même quand ça fait mal!), me lever la nuit pour consoler un bébé qui pleure (mais qui te fait les plus beaux sourires de la Terre en te voyant), ramasser du vomi 10 fois par jour quand il faisait du reflux. Si j'avais l'occasion de tout revivre, je le ferais sans hésitation.

Avez-vous l'impression de ne pas en profiter assez? Comment faites-vous pour apprécier chaque moment qui passe (trop) vite?