Je sais que tu es une femme discrète, peu démonstrative de ses émotions. Nous ne nous embrassons que rarement, nous ne nous étreignons que très peu. Malgré cette pudeur, j’aurais aimé que tu me dises que je suis une bonne mère.

Quand je te savais inquiète pour moi, quand je savais que tu cherchais à m’aider dans cette nouvelle tempête qu’est la maternité. Quand d’autres personnes me disaient que tu te faisais un sang d’encre pour moi. Au lieu de faire de l’insomnie, j’aurais aimé que tu me dises que j’étais sur la bonne voie, que j’étais une bonne mère.

Quand tu constatais avec joie les progrès de mon enfant. Quand je te racontais ses prouesses au téléphone. J’aurais aimé que tu me dises que c’est en partie grâce à moi, que je suis une bonne mère.

Quand je faisais des choix pour mon enfant qui différaient de ton expérience personnelle. Quand je me lançais telle une aveugle qui roule à 200 km/h sur l’autoroute et qui ne peut pas freiner. J’aurais aimé que tu me dises que je suis une bonne mère.

Au lieu de comparer le comportement de mon enfant au mien à son âge. Au lieu de nier le fait que tu as probablement oublié bien des choses à propos de cette époque. J’aurais aimé que tu me dises que je suis une bonne mère.

Quand j’étais envahie par l’incertitude à chaque seconde de ma maternité. Quand je savais à peine ce que je faisais lorsque j’essayais mille choses. J’aurais aimé que tu me dises que je suis une bonne mère.

Au fond de moi, je sais que tu m’aimes. Évidemment que tu es fière de moi. Mais pour une fois, j’aimerais t’entendre m’encourager à voix haute et me dire : « tu es une bonne mère ».