Aujourd’hui, après deux enfants et environ deux ans et demi d’allaitement cumulé, j’ai fait quelque chose que je ne pensais jamais faire. J'ai acheté une caisse de préparation commerciale pour nourrisson.

Je n’ai pas l’intention d’arrêter l’allaitement, mais plutôt d’arrêter de tirer mon lait. En ce moment, je pense que ça me tirait plus d’énergie que la valeur et la quantité de liquide que je récolte. Je tirais ce lait afin de pouvoir aller à l’université. Avec mon rush de fin de session, les réveils aux 2 h, le trayage et le stress ont eu le dessus sur moi.

Je suis dans un cercle vicieux où je stresse et produit donc moins de lait, ce qui me fait stresser encore plus et ainsi de suite. Quand ma petite se réveille la nuit, j’ai encore plus envie qu’elle de pleurer. J’ai besoin d’un coup de pouce, d’un petit break.

Mon sentiment de fin de session
Crédit : Giphy

Bien que ma petite ait maintenant 9 mois, comme son intolérance est toujours bien présente, le lait 3.25% n’est pas envisageable et aucune alternative de boisson végétale n’est conseillée lorsque je me réfère aux recommandations de Santé Canada. Me voilà donc avec ma caisse de préparation, à des années-lumières de ce que j’envisageais pour mon enfant.

Même si ce n’est pas ce que je trouve le mieux pour elle (je parle ici de mon point de vue à moi, vis-à-vis mon enfant et non d’une généralisation), j’en viens à la conclusion qu’en ce moment, c’est ce qu’il y a de mieux pour moi. Dans un avion, lorsque les masques à oxygène tombent, on nous avise de mettre le notre en premier avant d’aider quelqu’un à mettre le sien. Sinon, on risque de ne pas pouvoir aider du tout.

Même si cette comparaison peu sembler dramatique, en ce moment, je sens que mon élastique est sur le bord de lâcher. Je sais que si je ne me prends pas en main et que si je n’accepte pas de m’aider pour les quelques semaines qu’il me reste, je vais tomber de bien plus haut. Et si je me rends là, par entêtement ou orgueil, je serai un bien plus gros poids pour ma famille que ma décision de donner des biberons de préparation.

Mon niveau d'énergie des dernières semaines.
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Aujourd’hui, j’ai décidé d’accepter mes limites. J’ai décidé de me choisir moi et de me donner une chance. J’ai annulé mon cours d’été afin de pouvoir profiter des dernières semaines de congé de maternité avec mon bébé l’esprit tranquille. Ce matin, j'ai acheté une caisse de préparation et je l’ai donné à ma merveilleuse RSG en allant lui porter mon bébé. Et je m’en vais de ce pas faire une sieste qui est, je crois, bien méritée.

Avez-vous déjà eu à accepter de piler sur votre orgueil pour prendre soin de vous?