En écoutant les gens de mon entourage raconter leur vie et leur quotidien, j’ai parfois du mal à croire tous les drames qui se jouent si près de moi. Tellement, que je me sens presque gênée de mon bonheur. Gênée que ma vie soit aussi simple. Gênée d’être heureuse, sans si et sans mais.
 
Je pense à toutes les familles qui doivent composer avec un enfant malade. Qui vivent chaque jour avec une épée de Damoclès au-dessus de leur tête. Avec des pronostics incertains. Des souffrances récurrentes. De l’angoisse plein le ventre. Je regarde mon petit amour en pleine santé et je me sens bénie, mais je sais qu’il ne faut jamais prendre la santé pour acquis.
 
Je pense à tous les parents qui ont à leurs côtés des conjoints qui sont très peu aidants. Qui ne sont jamais épaulés. Qui ne vivent que des reproches. Qui se débattent chaque jour avec toutes les tâches à accomplir en ayant le sentiment d’être pratiquement monoparental. Je regarde mon conjoint se donner corps et âme pour notre couple et notre famille et je réalise à quel point je suis privilégiée.

Crédit : Annie-Pier Couture

 
Je pense à tous ceux qui ont comme modèle une famille dysfonctionnelle. Qui ont un passé de violence familiale. De parents absents. De parents toxiques. Je regarde mes parents chercher par tous les moyens à nous aider, à faciliter notre vie, être présents et dévoués pour notre garçon et je constate à quel point c’est un cadeau de la vie que d’être née dans cette famille.
 
Bien sûr, je fais partie des chanceux, des choyés, mais je crois aussi qu’on est tous responsables de notre bonheur. Au fil des années, j’ai fait beaucoup de choix et de sacrifices qui font qu’aujourd’hui, je suis aussi heureuse. Parce que j’ai choisi d’aller vers le bonheur. Sans compromis.
 
Je suis allée étudier dans un programme qui me passionnait. Je me suis exilée pour faire des études supérieures. J’ai changé de département et d’hôpital pour acquérir une expérience professionnelle diversifiée. Pour me lever chaque matin en ayant hâte d’aller travailler. Parce qu’être une professionnelle blasée, ce n’était pas une option et ce ne le sera jamais.
 
J’ai eu des échecs amoureux. J’ai appris de ceux-ci. J’ai attendu longtemps pour trouver l’homme que j’aimerais pour tout ce qu’il est. Qui possèderait exactement les mêmes valeurs que moi. Qui me ferait sentir chaque jour comme la femme la plus belle et la plus unique qui soit. Qui me traiterait comme son égal. Qui me pousserait à me dépasser. Qui se réjouirait de mes succès professionnels. Qui prendrait autant soin de moi, que moi de lui. Qui serait un aussi bon papa qu’il est un bon amoureux. Un homme avec qui je serais par amour profond et non par simple peur d’être seule.
 
J’ai éloigné les gens de mon entourage qui me rendait malheureuse. Les personnes toxiques. J’ai toujours pris soin de mes amis, malgré la distance physique qui nous séparent et ils me l’ont bien rendu. Ils sont la famille que j’ai choisie, ceux sur qui je peux toujours compter. Ceux en qui j’ai une confiance totale. Avec qui je peux être moi-même. Pas de masque, pas de game.
 
Être heureux, ce n’est pas une vie exempte d’obstacles et d’épreuves. J’en ai vécu et j’en vivrai encore. Je pourrai toujours choisir l’attitude que j’adopterai face aux jambettes que me fait la vie. Je laisserai le passé derrière pour mieux avancer. J’accumulerai chaque jour des petits points de bonheur au lieu de constamment chercher LE grand bonheur qui lui, n’existe que dans les films. Mon bonheur, je le cultiverai, je l’apprécierai, je le chérirai et surtout, j’essaierai de le partager avec ceux qui sont malmenés par la vie pour qu’il soit inspirant plutôt que gênant. 

Comment arrivez-vous à être heureux malgré les épreuves?