Aujourd’hui, je me mets à nu devant vous. J’enlève même mes bas, c’est peu dire! Jamais je n’aurais cru utiliser la tribune de TPL Moms pour parler de cet aspect de ma vie. Je crois même me souvenir d’avoir juré ne pas le faire. Peut-être par peur d’attirer la pitié, ou même en craignant de trop m’exposer.

Longtemps, j’ai voulu écrire ce texte sous le couvert de l’anonymat. Mais j’ai bien compris que le fait d’en parler ouvertement, en mon nom, m’aiderait à cheminer tout en permettant à d’autres personnes qui, comme moi, affrontent ce genre d’épreuve, de comprendre qu’elles ne sont pas seules. J’ai voulu faire du positif grâce à notre histoire.
 
Alors voilà. La semaine dernière, j'ai visité fiston aux soins intensifs. Il a passé huit heures sur une table d’opération. Huit heures, c’est tout un shift… Sans pause, ni lunch! Son immense cœur avait besoin de réparation pour mieux fonctionner. Ce n’est pas rien.

Durant tout ce temps, ce cœur a arrêté de battre. Le nôtre aussi. J’aurais eu la plus grande crainte d’affronter moi-même une chirurgie de la sorte. Imaginez donc mon sentiment d’impuissance face à la situation. Je ne peux vous expliquer l'émotion qui s’est emparée de moi lorsque la chirurgienne est venue chercher mon fils dans la salle d’attente ce matin-là. Comme si la Terre entière m’était tombée sur les épaules. Cette émotion est restée ancrée dans mes os jusqu’au moment où nous avons reçu l’appel qui nous confirmait que tout avait bien été. Quelle délivrance!
 
Habituellement, c’est notre enfant qui devrait se trouver à notre chevet. Pas le contraire. Une épreuve comme celle-ci remet beaucoup de choses en perspective dans notre tête. Ça nous démontre malheureusement que la vie est fragile, et parfois même injuste. Mais on découvre aussi une nouvelle facette chez notre enfant. Sa force, son courage. J’ai tout de suite su que tout allait bien aller la seconde où j’ai entendu « M’man » pour la première fois suivant l’opération.

J’ai beau entendre ce mot des milliers de fois par jour, il n’a jamais autant résonné dans mon cœur de maman que cette fois-là. Quand, à ma vue, il s’est mis à danser dans son petit lit d’hôpital, j’ai su que le pire était derrière nous. Après trois interminables jours au chevet d’un bébé assommé par un cocktail de médicaments, j’avais enfin retrouvé le fils que j’ai toujours connu. On peut maintenant passer à autre chose.
 
Maintenant que cette grosse étape de notre vie est passée, on peut enfin rêver d’avoir un train de vie normal. Le retour au travail pour moi et le commencement de la garderie pour le p’tit, par exemple. Ça faisait plus d’un an et demi qu’on redoutait ce jour. Un an et demi qu’on se couchait le soir en appréhendant ce maudit événement. On l'a su tôt. Le petit commençait tout juste à se faire sentir dans mon bedon, que cette chirurgie hantait mes nuits. C’est beau la science, mais parfois ça nous donne de mauvaises nouvelles.
 
Je ne suis pas de ceux et celles qui éprouvent de la pitié envers leur enfant lors de situations comme celle-ci. Je n’aime pas ce mot, je le redoute. Au contraire, je n’ai ressenti que de la fierté envers lui. À tout moment, je m’assurais de chuchoter à son oreille qu’il était un champion, que j’étais épatée de cette force qui l’habite. Toute cette histoire m’a fait comprendre que mon fils, ainsi que tous les petits héros que j’ai côtoyés de près ou de loin lors de notre séjour, sont dotés d’une sérénité et d’un courage incroyables. J’en suis encore bouche bée.
 
Votre enfant vous a-t-il démontré du courage lors d’une épreuve difficile?