Récemment, dans un centre commercial, j’ai croisé un kiosque de suggestions cadeaux pour la fête des Pères dans une chocolaterie. Sur les tablettes, on pouvait lire le slogan choisi par la bannière : « Parce que papa aussi est important. »
 
AUSSI. Comment ça aussi? Papa est important, point final. Pas « aussi. »
 
J’en ai marre de cette image du père qui continue d’être projetée de nos jours comme un « parent de second choix », comme si de fêter papa était moins important, mais qu’il fallait quand même le rappeler à la population pour ne pas qu’elle l’oublie.
 
Je suis parfaitement consciente que ce slogan a été élaboré par une équipe marketing qui n’avait que de bonnes intentions. Mais le message est tout de même révélateur d’une image que certains continuent de véhiculer à tort, celle qu’il est admirable qu’un père s’implique auprès de sa famille, comme l’a si bien écrit ma collègue TPL Moms Myriam Morissette dans un récent billet.
 
Malheureusement, il reste encore du chemin à faire pour que certains reconnaissent qu’il est normal pour un père de s’impliquer activement auprès de sa famille. On en vient parfois nous-mêmes à étiqueter les pères comme étant « exceptionnels » dès qu’un partage des tâches se fait à 50/50.
 
Comme cette infirmière du CLSC qui nous rendait visite à domicile quelques jours après la naissance de Simone. Mon chum avait beau être assis directement en face d’elle, et moi à l’autre bout de la table, c’est quand même uniquement à moi qu’elle s’adressait et uniquement à moi qu’elle tendait la documentation lorsqu’il était question des soins du bébé. Il aura fallu que mon chum intercepte la documentation de ses mains pour lui faire comprendre qu’il était lui aussi concerné.
 
Pourtant, autour de moi, ça pleut de modèles paternels impliqués, qui n’hésitent pas à se mettre à quatre pattes pour jouer avec la marmaille, à se lancer dans les chaudrons pour faire la cuisine, à prendre congé pour les suivis médicaux des enfants, et même parfois à prendre le congé parental pendant que maman retourne travailler.
 
Évidemment, il y aura toujours des exceptions, des cas qui entretiendront l’image qu’on avait du père il y a 60 ans, comme le pourvoyeur absent et souvent désintéressé. Mais peut-on évoluer comme communauté et commencer à voir que la majorité a elle aussi évolué?
 
Que les grands penseurs marketing se le tiennent pour dit : le jour où on cessera de penser que l’image d’un papa est celle d’une chemise à carreaux  qui classe des vis au fond de son garage avec ses chums, et qu’une maman doit forcément être entourée d’enfants et s’exciter au bout de son Swiffer dans un petit cardigan couleur pastel, le monde ne s’en portera que mieux.

Croyez-vous que l'image du père que l'on véhicule en marketing et en publicité reflète la réalité?