Concrètement, pour me séparer, j’ai dû compter. Parce qu’on va se le dire, le nerf de la guerre, ce sont les sous! Surtout quand tu es sur le régime parental, que t’as pas de job garantie post-RQAP, pas d’économies…

En tout cas, j’ai aligné des chiffres sur une feuille pour voir si je pouvais ou non partir tout de suite. Je me suis aussi dit que ma santé mentale avait un prix, peut-être pas monnayable, mais très certainement à considérer. J’ai compté et j’ai vu que je pouvais partir en arrivant à payer mes comptes et à vivre TRÈS modestement. Je me suis aussi, entretemps, trouvé un boulot, j’ai pris des petits contrats pour m’assurer de gagner un peu de sous pour ne pas être prise au dépourvu.
 


BUDGETER....
Crédit : Buzzfeed

 
Après les sous, il y a d’être certaine de son choix. Parce que les humains ne sont pas des choses, on a des sentiments et je ne voulais pas faire de la peine à mon ancien copain pour deux mois plus tard, être girouette et vouloir revenir. C’est juste pas fair de faire ça.
 
On n’est jamais certain quand on prend une décision de cette envergure. Je pense qu’on le fait parce qu’on ne voit plus d’autres options possibles. Du moins, pour moi, ç'a été ça. Je ne voyais plus le moment où je serais à nouveau heureuse dans mon couple. Je n’étais plus certaine de mes sentiments, d’avoir envie de mener un combat de plus pour rallumer encore une fois notre flamme. Je me sentais toute seule même si nous étions deux. J’ai donc décidé de dire que je voulais m’en aller. Que je ne voulais plus stresser pour deux (trois), décider pour tout le monde, leader la game, être le clown de service.
 
Ça fait à peine un mois que je suis séparée, que nous ne sommes physiquement plus dans la même maison. Séparés du fait qu’on ne dormait plus ensemble, qu’on passait le minimum de temps requis au même endroit, presque 4 mois. Et je respire à nouveau. Je souris. Je suis une maman plus calme, plus présente, plus sereine.
 


Je ne veux pas finir vieille, triste et étrange! BON!
Crédit : HuffingtonPost

 
Je pense que le papa de ma fille aussi est plus calme. Je ne peux pas parler pour lui, mais je pense que le stress d’avoir peur qu’on s’engueule à chaque sujet est parti et ça fait une tonne de bien. Il reste la peine à gérer. Nos deux peines. Aussi différentes soient-elles. Faire le deuil d’une famille unie et heureuse, c’est pas simple et ça se fait vraiment lentement.

J’ai décidé de me choisir, j’aurais peut-être dû être plus patiente, m’acharner davantage, essayer les recettes de bonheur de tout le monde. Mais je n’ai pas choisi cette voie et je suis heureuse de ma décision aujourd’hui.

Ma vie s’en va où je veux qu’elle aille, ma fille est épanouie, ma relation avec son père est cordiale. Notre famille s’acclimate tranquillement. Je pense que la clé réside dans le temps qui saura tempérer nos peines et nos discussions futures. Le temps, lui seul qui peut aider à panser les blessures de l’amour.