Je suis la maman de trois garçons : Olivier (9 mois), Gabriel (2 ans et demi) et William (4 ans et demi). Après plusieurs mois d’incertitude, William a reçu en novembre dernier un diagnostic de trouble du spectre de l’autisme. Dans mes futurs billets, je jaserai de mon quotidien de maman d'un enfant différent. Du passé, du présent, du futur. De nos réussites, nos difficultés et nos surprises!

Allô mon grand garçon!

C'est ta maman, la personne aux longs cheveux bruns qui s'habille presque toujours en mou et qui habite dans la même maison que toi. J’aime penser que tu me vois comme celle sur qui tu peux toujours compter. Souvent, je t’aide à calmer ton anxiété, n’est-ce pas? Comme je parle souvent à la troisième personne, je crois qu’il est acquis pour toi que je m’appelle Maman.

Certaines mamans peuvent être fatiguées d'entendre ce mot mille fois par jour. Ou un million. Chez nous, c'est un mot doux et rare. Bien sûr, parfois nous nous amusons bien et je me fais plaisir en même temps. Tu dis « ben oui c'est Maman » et je te réponds « ben non c'est William » encore et encore. Tu aimes tant répéter que tu ris de plus en plus. Et je souris, car tu es si beau quand tu ris. Tu ris tous les jours, souvent avec tes petits frères. Avec eux, il n’y a ni filtre ni convention, c’est plus facile! En leur compagnie, tu es heureux, je le sens.

Les mots sont rarement dits. Tu préfères me montrer ou prendre par toi-même ce dont tu as besoin. Quand tu étais plus petit, j'étais épatée par tant d'indépendance. Quel petit garçon autonome tu étais! Je me méprenais. Faire une demande toute simple est une montagne à franchir pour toi. Nous nous sommes donc équipés d'outils et nous avons amorcé notre ascension ensemble. La randonnée sera longue comme une vie, mais déjà, je vois plus souvent tes beaux yeux bleus qui me parlent. #BonheurPur

Il est courageux, pas moi.
Crédit : Véronique Houde

J'ai envie de parler de toi. Je te demande la permission même si je n'aurai pas de réponse. Si tu pouvais me le dire, tu me dirais probablement que tu t'en fiches. Ah ces personnes neurotypiques et leurs conventions sociales! Pffffffff

J'ai envie de raconter que malgré nos difficultés, notre vie ensemble n'est pas ce qu'elle semble être de l'extérieur. Il paraîtrait même qu'un enfant comme toi demande du courage! C'est étrange, car je ne me sens pas courageuse du tout. Je te dis même un secret : je te trouve extra. De l'amour tout plein, voilà tout ce dont nous avons besoin! Le reste vient tout seul quand on vit avec le trouble du spectre de l'autisme. #UneJournéeÀLaFois

Merci de me laisser te (nous) raconter,
Maman xxx

Ressentez-vous souvent le besoin d'écrire à propos de vos joies et difficultés avec vos enfants, qu'ils soient différents ou non?