J’ai beaucoup surveillé mon poids à ma première grossesse. C’était malsain.

À la base, j’ai une relation semi-problématique avec la balance : ado, je mangeais selon mon poids du matin, mais sans jamais faire de vraie diète. Ensuite, j’ai été un peu plus lousse, mais sans jamais être vraiment libérée de la peur de grossir. Voilà, un semi-problème. Ou du moins un problème qui ne m’affectait pas trop. Somme toute, j’ai maintenu un poids correct, selon moi, et je me suis assez rarement empêchée de manger du gâteau si l’envie m’en prenait.

Mais pendant les suivis de ma première grossesse, je me faisais dire que j’étais sur la courbe supérieure de la prise de poids et que si je grossissais plus, il allait falloir que je suive un programme alimentaire. 

Là, j’ai freaké. Je me suis pesée chaque jour. Une semaine avant mes rendez-vous, j’essayais de perdre du poids si j’en avais « trop » pris et je jeûnais à peu près toutes les matinées avant de monter sur la balance du médecin. J’allais même jusqu’à choisir mes vêtements en fonction de leur légèreté. Je justifiais tous les kilos en trop et, encore et toujours, je voyais mon poids osciller trop haut sur la courbe de la prise de poids. J’étais toujours « presque » trop grosse.

 

J’avais peur de prendre trop de poids, peur du regard du docteur, peur d’être déjà mauvaise mère par mes kilos en trop et peur de devoir changer mon alimentation. 
 

Quand le poids de la grossesse devient une obsession.
Juste des fruits et légumes tout le temps?
Crédit : James Gathany/Wikipedia

 

Somme toute, je mangeais 95% de repas cuisinés par mes soins, assez peu de desserts (maisons) et beaucoup de légumes en collation. Des fois, j’avais une rage de bouffe matinale et je m’engouffrais, tiraillée entre plaisir et culpabilité, un gros repas. Moi qui n’avais jamais fait de vrai régime, je craignais une diète sévère de 9 mois.

Finalement, j’ai pris 35 livres. Je ne sais pas si c’est beaucoup ou pas, je sais juste que j’étais soulagée d’avoir fini ma grossesse. 

Pour bébé #2, même si j’espère ne pas vivre autant d’auto-stress sur mon poids, j’ai déjà recommencé à voir les chiffres sur la balance comme des ennemis à contrôler, appréhendant mes rendez-vous de suivi. Je ne sais pas où est la ligne entre juste faire attention et en faire trop. Je suis pro-diversité corporelle et tout, mais j’ai de la difficulté à m’accepter, surtout quand je me fais noter par un autre.

Avez-vous eu une relation conflictuelle avec votre poids durant la grossesse?