Je suis nouvelle chez TPL Moms et j’en suis bien heureuse. Je souhaite partager avec vous mes histoires, parfois drôles et d’autres fois moins.  J’ai décidé d’écrire mon premier texte sur mon entrée dans le grand monde de la maternité il y a plus de 4 ans.

Mes souvenirs des premières heures de mon fils ont toujours été très flous, voire inexistants. Comme début, c’est un peu troublant. J’ai longtemps pensé que j’avais fait une crise profonde de déni de ma nouvelle réalité.

Quelques mois plus tard, en racontant les événements de l’accouchement à une psychologue (post-partum oblige), et en lui expliquant ma perte de mémoire, elle m’annonce que j’avais fait un choc post-traumatique. Pardon?

Une grossesse non planifiée, mais souhaitée, qui a été teintée d’une forte anxiété généralisée pendant neuf mois, c'est déjà pas facile. À terme, on me fait une échographie pour se rendre compte que je n’avais plus de liquide amniotique. Je devais accoucher dans les prochains 24 heures; on me donne rendez-vous pour le lendemain matin.

« Profite bien de ta dernière soirée, va au restaurant avec ton chum.»  que le médecin me dit.

Oui, oui, c’est ça. Bonjour la nervosité dans le tapis. J’ai plutôt passé ma dernière soirée à me ronger les ongles et à essayer de relire mes notes que j’avais écrites pour me préparer à l’accouchement. Comme si j’allais passer un examen. Mon but : un accouchement naturel, sans épidurale (j’avais une peur extrême de l’anesthésie).

Le lendemain matin 7 h, je suis à l’hôpital. On me donne le pitocin. Je suis branchée, le bébé est monitoré. Les contractions commencent tout d’un coup, aux deux minutes. Boum! On oublie la phase de latence. Je passe directement en vitesse supérieure. Je fais tout ce qui est sur mes notes : musique douce, respiration adéquate, différentes positions, méthode Bonapace, bain (de courte durée en raison du monitoring).

Cinq heures plus tard, on m’examine. Je suis dilatée à 5. Je pleure, ça ne se peut pas. Vous vous trompez. Je dois être plus avancée que ça. Je n’ai plus d’énergie, je pense m’évanouir, vomir. Je perds le peu de contrôle qui me restait sur mon corps. Je ne respire plus bien, je me crispe, je panique.

J’avais clairement indiqué sur mon plan de naissance de ne PAS me proposer l’épidurale, dans aucune circonstance. À ce moment, plus rien ne tient. Je supplie de m’aider, de me soulager. Sinon, je meurs (dans ma tête bien sûr).

L’anesthésiste arrive. Environ cinq minutes plus tard, la douleur s’estompe. Je reprends mon souffle.
Le moniteur du bébé se met soudainement à sonner. Son petit cœur ne va pas bien. On me change de position, son cœur bat plus rapidement. Ouf! Je re-reprend mon souffle. Ca re-sonne. Ce petit jeu a duré 4 heures. Je suis branchée de tous bords, tous côtés. Le médecin regarde mon plan de naissance. Il me dit gentiment :

« Toi qui voulais un accouchement granola, on repassera. »

Il est 17 h. Le médecin m’avise. Si à 18 heures tu n’as pas accouché, on s’en va en césarienne. NON!!! Ma peur extrême (non fondée, je sais). Vous avez maintenant compris que je suis hypocondriaque et que j’ai le sens du drame.

On entre dans la chambre avec la civière. Le transfert en salle d’opération est éminent. On vérifie une dernière fois la dilatation. Je suis à 10. Pousse!!! Le bébé a besoin d’un coup de main : forceps, épisiotomie et encouragements vigoureux de papa.

Le bébé sort. Il est petit et bleu. On l’apporte rapidement en néo-natalité. Mon chum le suit. Je suis seule dans la chambre avec le médecin qui me recoud. Et ensuite, plus rien. Je ne me souviens plus de ce que j’ai fait. Six heures sans souvenirs.

À minuit, je suis seule dans la chambre d’hôpital, je me lève de peine et de misère pour aller à la salle de bain, je me regarde dans le miroir. Je me parle. Je suis fâchée contre moi.

« OK! Tu viens d’avoir un bébé, réveille-toi fille. Va voir ton bébé. Va-t’en occuper. »

Je vous rassure, les choses se sont bien terminées. Le petit et maman se sont remis de l’aventure. Mais quel drôle de début. J’étais complètement en dehors de mes souliers.

Comment se sont passées vos premières heures avec bébé ? Est-ce que cette situation vous est arrivée ?