Lisez les parties 1, 2 et 3.

« Ah, ouais, la Vie? Tu me laisses à moi-même? Tu veux que je continue comme ça, tu veux que je boive à mort, tu veux que je fuck up la vie de mes enfants? Tu veux que je me plante avec tes obstacles comme une épaisse qui n'a pas assez de swag pour gérer ses talons hauts? FUCK TOI, OK? »

C'est à peu près ce que je me suis dit.

J'étais furieuse. Furieuse à un niveau « j'm'en vais à la SAQ », mais pas cette fois. La vie voulait que je boive, ça fait que moi, j'ai décidé de la faire chier.

 


Crédit : Giphy

Je ne suis pas une personne dramatique. Ne m'imaginez pas hurlant les bras levés vers le ciel, criant mon désespoir à la Vie qui m'avait dépourvue d'espoir et de bonheur. Je faisais les cent pas, seule dans mon appart', habillée en mou, sacrant à voix basse comme une vieille grincheuse.

Avant de vous dévoiler la décision que j'ai prise dans le mou grincheux de mon logement, je tiens à spécifier quelques petites choses :

1. Je n'ai pas bu pendant mes grossesses. Un p'tit verre de vin une fois aux deux mois, tout au plus. Avant, entre et après, oui. Beaucoup. Mais j'ai cessé à la vue du p'tit « + », sans aide. Pourquoi avais-je tant de mal à le faire maintenant? Voyons donc, cibolaille!

2. Rassurez-vous : je n'ai JAMAIS été trop saoule devant mes enfants ni trop finie pour en prendre soin. En fait, je n'ai jamais eu l'air saoule en présence de mes enfants. Je suis une alcoolique fonctionnelle, pis ça, c'est dangereux. Je fais tout ce qu'une mère doit faire maintenant et avant mes démarches pour m'en sortir.

3. Passer le tiers de ma vie derrière un bar m'a fait acquérir une résistance à l'alcool que je qualifierais de spectaculaire. Le fait qu'à cette époque, je ne quittais jamais la maison sans ma bouteille d'eau remplie de gin a augmenté cette résistance. Pis hey, la bouteille d'eau remplie de gin pour faire l'épicerie, c'était moi avant de tomber enceinte de mon premier enfant. N'appelez pas la DPJ, là!

Voilà.

J'ai pris une décision. Aucune goutte d'alcool n'allait toucher mes lèvres trop pas pulpeuses ce jour-là. C'était un mardi. Un mardi qui a été un peu épeurant.

En après-midi, j'ai commencé à me sentir mal. Je suais. J'étais nerveuse. Un mini-mini peu désorientée. Rien de grave, mais assez pour que j'aie besoin de m'étendre. Je n'allais pas craquer. J'ai failli plein de fois, mais non.

Mercredi est arrivé, j'avais réussi. J'ai partagé ma fierté avec les TPL Moms, m'attendant à deux ou trois « j'aime », mais BOOM. Une vague de commentaires empreints de fierté et d'encouragements a déferlé sur moi. Je me suis sentie comme une petite fille qui, pour la première fois, avait correctement noué ses lacets, alors j'ai continué jusqu'à vendredi.

Puis, je n'ai pas bu du mardi au vendredi, et ce pendant six semaines. Au bout de cinq, j'avais perdu 13 lb. Je me levais avec enthousiasme, j'enchaînais les promenades avec les enfants et, fait étrange, j'ai arrêté de perdre des cheveux, moi qui en perdais une tonne par jour. Allez savoir.

Cette décision, issue d'un mélange de détermination, d'entêtement, de colère et d'amour m'a fait réduire ma consommation d'alcool de 63 % d'un coup, sans aide. Et je n'ai pas terminé.

À suivre.