Je me suis toujours imaginée avec trois enfants (ben oui, à partir de trois, t’es une famille nombreuse). Je voyais les familles où il y avait plusieurs enfants comme des clans, je trouvais qu’il y avait de la vie dans leur maison et que ça avait l’air ben le fun. C’est le genre de vie que je voulais : créer une fratrie qui serait unie.
 
Bon, ça marche pas toujours comme on veut. Tout le monde aimerait ça, avoir une belle fratrie unie. Ce n'est pas toujours le cas. On n’a pas toujours le nombre d’enfants qu’on avait planifié au départ, non plus. Pour ma part, par contre, ça a marché. J’ai mes trois crapauds, pas tout à fait cinq ans d’écart entre le plus vieux et le plus jeune. Tout fonctionne.


C'est la notion de clan qui m'attire dans la grande famille. 
Crédit : Gilles Péris y Saborit/Flickr

 

Et pour l’unité familiale, je dois une fière chandelle à mon aînée, qui est pratiquement une deuxième mère et qui prend (presque) toujours le grand soin d’inclure son frère et sa sœur dans ses activités.
 
Il y a une belle complicité entre les deux plus vieux. Il faut dire qu’ils partagent tout depuis toujours. Même garderie, même chambre. Ils ont été ensemble 24 h par jour pendant trois ans. D’ailleurs, pour mon garçon (en sandwich entre deux filles), le plus grand choc qu’il a vécu n’a pas été la naissance d’un autre bébé, mais bien la rentrée à la maternelle de sa sœur plus vieille. Il perdait sa meilleure amie pendant huit heures, chaque jour. Sa sœur plus jeune avait 7 mois à ce moment-là. Elle était trop petite pour prendre part aux jeux. Ça a été un moment difficile pour lui.
 
Mais maintenant, plus le temps passe, plus les trois deviennent proches. C’est très touchant de les voir ensemble. Le bébé de 18 mois qui tend les bras à son frère de trois ans pour recevoir le câlin qui lui est offert, en lui disant je t’aime (« a tem »), ça fait partie de mes petits moments préférés de mère.
 
Bien entendu, tout n’est pas rose. L’apprentissage du partage ne se fait pas tout seul. Les disputes surviennent. Les activités qui conviennent aux trois enfants sont rares. L’aînée est souvent limitée parce que les deux plus petits ne peuvent pas la suivre. La plus petite est souvent frustrée de se voir refuser des choses auxquelles les autres ont droit. Mais bon, les avantages surpassent largement ces inconvénients qui sont contrariants, mais généralement formateurs.   
 
Trois enfants, ça demande une certaine motivation de la part des parents : changer des couches pendant sept ans, clipper trois enfants dans des sièges d’auto l’hiver avec des suits d’hiver, faire beaucoup de brassées de lavage par semaine. Quelques sacrifices aussi : on ne se déplace pas facilement, on ne débarque pas trop à l’improviste chez les amis comme on le faisait avant.
 
Mais tout ça en vaut le coup. Vraiment.
 
Prenez-vous le temps de regarder vos enfants s’amuser ensemble et de les trouver beaux?