Nous devons être fières de notre corps qui a donné la vie, mais l’acceptation de soi n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Parfois, nous devons faire le deuil que certaines parties de nous ne seront plus jamais comme avant. J'ai accouché à deux reprises. C'est l'heure du bilan des impacts que cette aventure a laissés sur mon corps :
 
1. Deuil de mon vagin
 Avant, j’osais dire que j’aimais beaucoup mon vagin; nous nous connaissions bien, lui et moi. C’est long, apprendre à connaître son vagin. Deux accouchements en deux ans plus tard, j’ai l’impression la certitude que celui-ci a changé. Je le reconnais : le vieux chum que j’ai connu est toujours là, mais il revient de la guerre. Il a eu des blessures, des traumas et on doit réapprendre à se faire confiance.
 
2. Deuil de mes seins
 Probablement le deuil le plus difficile dans mon cas. J’ai toujours eu un complexe avec mes seins. Ils sont gros et encombrants. Je ne les déteste pas, mais dire que je les adore serait exagéré. Maintenant, je les regarde et je me demande bien de quoi je me plaignais avant. Heureusement que quelqu’un a inventé le soutien-gorge préformé avec cerceaux pour donner du tonus à l’ensemble.

Crédit : Giphy 

3. Deuil de mon ventre
 Il y a une tendance depuis quelque temps : il faut être fière de nos vergetures, notre mollesse cutanée, nos cicatrices et autres marques que nos grossesses ont laissés sur notre ventre. Nous devrions même ne pas être complexées et les exhiber fièrement au spa ou à la plage. Nous avons donné la vie et ces marques sont là pour le prouver, soyons-en fières. En théorie, rien à redire là-dessus, au contraire. Cependant, ne venez pas me faire croire que c’est facile pour tous.
 
4. Deuil de mes cheveux
 Enceinte, je pense que j’ai perdu 3 cheveux. That’s it. J’avais le frisou vigoureux et fort, mon brushing pouvait survivre à tout (même à mon accouchement) et je me croyais perpétuellement dans une publicité de shampooing. Après mon accouchement, tout ça était derrière moi. J’ai perdu ma chevelure de déesse par poignées. Pis, pour ajouter insulte à l’injure, jamais mes cheveux n’ont retrouvé leur entrain d’avant mes grossesses.

Crédit : Giphy 

5. Deuil de ma shape
 On s’entend, je n’ai JAMAIS eu une shape de vedette de télé-réalité. J’ai dû travailler fort dans ma tête pour m’accepter comme le p’tit Jésus m’a conçue. Comme j’ai déjà entendu, ma silhouette aurait fait fureur au Moyen-Âge (mais c’était dit avec beaucoup d’amour!). Aujourd’hui, la balance m’indique que je suis moins lourde qu’avant ma première grossesse, ce qui me rend tout de même très heureuse. Cependant, on dirait que ma graisse s’est logée de façon non proportionnelle sur mon corps et rien ne va la convaincre de migrer vers de vierges territoires. C’est comme ça. Je suis la propriétaire éternelle d’un muffin top.
 
Elizabeth Kübler-Ross a déterminé qu’il y a 5 étapes dans un deuil : déni/choc, colère, négociation, tristesse/dépression et acceptation. Oui, il est très important de s’accepter telles que nous le devenons après un accouchement. Simplement, donnons-nous le temps de laisser ce processus se faire, de vivre ça étape par étape.
 
Avez-vous trouvé difficile d’accepter votre corps après un accouchement? Est-ce qu’il y a d’autres deuils corporels que vous avez dû faire?