J’ai déjà lu que les trois évènements les plus difficiles pour un couple sont l’arrivée d’un nouvel enfant, des rénovations majeures et des traitements en fertilité (je n'arrive pas à retrouver cet article, maudit!). La vie semble avoir décidé de me gâter parce que dans les douze derniers mois, j’ai eu la chance de vivre tout ça. Et c’est pas fini (c’est rien qu’un début). Voici donc le premier de trois textes sur ce qui peut faire rusher votre couple.
 
La première fois que vous sortez d’une clinique de fertilité, ça fesse. Vous vous rendez compte que c’est sérieux, vous avez plein d’examens médicaux à faire, vous ne savez pas quoi penser et surtout, vous ne savez pas ce qu’il y a dans la tête de votre conjoint(e). Le désir d'un bébé prend une nouvelle ampleur. Le stress que votre couple subit aussi.
 
Puis, il y a la période d’une durée indéterminée de l’investigation des causes et des traitements. Elle peut durer des années cette période. Elle va durer tant que votre couple sera capable de la supporter ou jusqu’à ce que vous soyez enceinte. Mais la finalité d’un bébé vivant est loin d’être garantie.
 
Échec après échec, le couple s’épuise. Mentalement et physiquement. Les nombreux rendez-vous où vous devez manquer le travail, parfois en inventant une raison bidon. La médication, parfois souvent intense, qui peut vous donner une nouvelle personnalité le temps que ça dure. La question du « Pourquoi ça nous arrive? » vous ronge, tout comme le sentiment d’injustice. La spontanéité sexuelle n’est plus à l’ordre du jour. La masturbation de monsieur doit être restreinte pour avoir un sperme de qualité optimale lors des essais. Vous devez faire le deuil de la facilité. Vous devez jongler avec l’idée que ça ne fonctionnera peut-être jamais, qu’il est possible que vous ne soyez jamais une maman ou un papa.


Crédit : Unsplash/Pixabay. Montage: Marie-Pier G.

 
Si vous êtes la cause des problèmes de fertilité, vous devez apprendre à vivre avec cette réalité, apprendre à vivre avec cette défaillance de votre corps et la culpabilité qui l’accompagne. 
 
Plus le temps passe et plus il est difficile de prendre plaisir à des petites choses simples. Boire une bonne bouteille de vin vous rappelle que vous n’êtes pas enceinte. Vous vous achetez de nouveaux vêtements ajustés en espérant ne pas pouvoir les porter. Noël est un supplice quand on vous souhaite un bébé pour la prochaine année. La fête des Mères et la fête des Pères deviennent des coups de poignard. 
 
La culpabilité, la tristesse, la colère et l’incompréhension, c’est lourd sur les épaules d’un couple. Il n’y a pas de solution miracle, pas de marche à suivre pour traverser cette épreuve. Une étape à la fois, un essai à la fois, votre couple d’adaptera ou non. Chacun à sa capacité d’encaisser et la vôtre n’est pas nécessairement la même que celle de votre conjoint(e).
 
Je crois que pour un couple, ça passe ou ça casse.
 
Est-ce que des traitements de fertilité ont affecté votre couple? Avez-vous été témoin de souffrance au sein des couples autour de vous qui ont vécu cette situation?