Comme tout le reste de nous, le vagin vit beaucoup d’émotions quand on devient mère; une tête de bébé standard, ça fait quand même 95 millimètres de diamètre. Heureusement, on peut l’aider à reprendre ses esprits.

Si vous craignez encore la corde à sauter et les éternuements pour ne pas mouiller votre culotte,  la rééducation périnéale et pelvienne – comme un savant mélange de gynécologie et de yoga – est pour vous. Une spécialité méconnue exercée par des physiothérapeutes combattants de la descente d’organes et de l’incontinence, ces mots très laids qui incommodent les messieurs, font pleurer les madames et tourner les têtes dans les cours prénataux.

Enceinte, on entend beaucoup parler de l’importance du plancher pelvien, de tout le bonheur qu’il peut nous procurer quand il est fort. Et quand on y pense, on fait nos exercices de Kegel en se disant que c’est si simple. Mais malgré nos précautions et notre belle jeunesse, le précieux assemblage pelvien risque d’être abîmé, surtout pendant ce moment transcendant qu’est l’expulsion du bébé. Plus ou moins, selon le type d’accouchement, sa durée, la position et les instruments utilisés, entre autres.

Quelques semaines après le plus grand exploit de sa vie, le précieux orifice peut se sentir coincé comme celui d’une jeune vierge qui souffre en voyant le mot pénétration, ou alors comme celui d’une grand-mère de 92 ans qui a eu 18 portées. Il peut aussi se sentir comme avant. Tout est possible. Mais si le vôtre ne se reconnaît plus, consultez dès que possible une spécialiste en rééducation périnéale et pelvienne (googlez, vous en trouverez dans votre région).

Mieux encore, consultez-en une durant votre grossesse, surtout si ce n’est pas la première. La physio évaluera votre cas, mesurera la force et la souplesse de votre périnée, l’efficacité de ses contractions  – avec des gants, du lubrifiant et une panoplie spectaculaire d'objets de forme phallique. Elle vous prescrira des exercices ciblés, pour le plancher pelvien, mais aussi pour l’ensemble des parties du corps sollicitées pendant la grossesse et lors de l’accouchement.

Elle vous examinera régulièrement et fera un suivi de vos progrès jusqu’à ce que votre périnée ait retrouvé ses esprits et sa forme d’antan. Ou à peu près. Ça peut être long et coûteux, selon le nombre de séances et les assurances que vous avez – ou pas –, mais vaut mieux s’en occuper parce que les conséquences d’un périnée amoché peuvent se faire sentir toute une vie. 

Mon conseil préféré : après l’accouchement, restez le plus souvent possible en position couchée durant une semaine, idéalement deux. Ça libère le plancher pelvien d’une grande pression. Un lit, un hamac, un divan. Relaxez, allaitez, siestez, lisez, faites connaissance avec le nouvel humain en position horizontale. Je sais, c’est difficile de résister à l’envie de parader son bébé et son spectaculaire décolleté, mais c’est pour du bénéfice à long terme.

Après un accouchement, on a besoin d’un break. Notre bas du corps aussi. Dans le temps – et encore aujourd’hui dans certains pays –, la nouvelle mère se reposait tout un mois pendant que les femmes de la famille ou de la communauté s’occupaient des autres enfants, des repas, du ménage… Quand elle se relevait, la mère était prête. Le reste de son corps aussi.

Rester couchée avec son bébéCrédit : Myriam Lafrenière/www.myriamlafreniere.com

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Pour en savoir plus, visitez le site de l’Ordre professionnel de la physiothérapie du Québec.

Avez-vous fait de la physio pelvienne après ou pendant vos grossesses?