Lorsque je regarde les héritiers de mes ami(e)s et proches, je jalouse avidement leur appétit de poubelle de compost. Ils mangent de tout et en grande quantité. Les repas semblent être des parties de plaisir gastronomiques. Alors que chez moi, c'est la guerre (food fight!) à tous les soirs.

Enfin, non, ce n'est PLUS la guerre. Nous avons capitulé. Mon fils ne mange juste pas.

Après avoir lu tous les livres sur la nutrition des enfants et testé les recettes-infaillibles-(mais faillibles au final)-pour-petits-mangeurs, après avoir questionné tous mes proches sur leur technique miracle du bébé-composteur, après m'être fait juger (pour rien) pendant trois séances avec une nutritionniste, après avoir consulté une amie ergothérapeute spécialiste en pédiatrie (coucou Noémie!) et après avoir (finalement) été rassurée par mon médecin de famille: « Madame, votre fils suit à la lettre la courbe du 50e percentile » (comment il fait ce bébé, il mange à peu près rien?!?), nous avons jeté l'éponge.

Ma Belette n'a pas de problème de texture, de déglutition ou de réflexe nauséeux, il est juste difficile au possible, et ce, depuis le tout début. Dès la première pelletée de purée de pomme inauguratrice de son système digestif, il a fait la fine bouche.

Un jour, quand le terrible two sera fini et qu'il sera plus en mesure de comprendre la portée de ses choix, je le séquestrai dans sa chaise haute en lui disant : « Tu as le choix, soit tu manges cette carotte et tu peux aller jouer, soit tu la regardes et tu restes là ». Mais en attendant mon power trip, il ne semble pas y avoir de solution miracle...

Par souci d'efficacité, je me suis tout de même roulée en boule et j'ai répété ce célèbre mantra : « Pourquoi moi, pourquoi moi, pourquoi moi ». Et devant le silence des dieux, j'ai compris toute seule (ou alors sont-ce les dieux qui m'ont inspiré?!?).

De mes yeux vus, je n'ai jamais vu Hyacinthe croquer un légume cru, mais à tous les soirs, à 20 h, il dort.

Fiston ne mange pas de viande à la maison (peu importe la nature et la forme), mais il dormait paisiblement dans son lit à un mois.

Cette Belette qu'est la mienne n'assimile les fruits que sous la forme évoluée d'un smoothie, mais il a fait ses nuits dès deux mois.

Mon Bébé Chou refuse tout repas en dehors du spaghetti, du couscous indien trop épicé, de la pizza et de la quiche (ses goûts demeurent un mystère pour nous), mais à deux ans, il va sur le pot.

Ma crapule d'enfant ne veut même pas goûter son souper trois soirs sur quatre, mais jamais il ne pleure quand on le laisse à la garderie.

Avec l'Héritier, manger au restaurant est un véritable casse-tête, mais il prend tous les bisous et tous les calins que je veux lui donner (et ça, c'est beaucoup).

Pour Petit Monsieur, le seul déjeuner possible est un gros bol de céréales pour bébé (oui oui, on s'en est pas encore sorti!) et du beurre d'arachide à la cuillère (parce que le pain, c'est du superflu pour lui), mais ça première phrase a été : « Je t'aime maman ».

Où est-ce que je veux en venir? Juste au constat que chacun mène ses propres combats avec sa progéniture. Mon fils n'est pas parfait (ô que non!), mais plutôt que de focuser sur son (méga) défaut de petit mangeur, je me dis que je suis chanceuse d'avoir un enfant tel que lui. Toutes descendances viennent avec leur lot de complications et de particularités, mais quand on regarde au-delà de leurs petits défauts, ils sont quand même merveilleux!

Vos minis, est-ce qu'ils sont aussi fines bouches que ma Belette?