Coudonc, elle est passée où l’amoureuse passionnée que j’ai toujours été? On dirait qu’elle a pris le bord quelque part entre le 4e et le 5e mois de vie du bébé. Mais contrairement à ce que les préjugés diraient, c’est pas moi qui l’ai perdu, on dirait que c’est toi, mon chéri.

Tout de suite après la naissance, je le concède, mon focus n'était pas sur notre vie conjugale. Je pense quand même que j’ai repris du poil de la bête assez rapidement; j’aime ça me sentir comme une femme sexuelle. #VoilàC'EstDit

Doucement, après quelques avances refusées, l’amoureuse, un peu meurtrie, est sortie de moins en moins souvent. Je ne sais pas comment ça s’est passé. Tu dis que tu me trouves toujours attirante, mais la routine et le travail te courent après. Je ne sais pas.

Tu te donnes à 3000 % dans ton rôle de papa, tu t’épanouis, te roules par terre et rugis comme un monstre à la moindre occasion. Je ne peux rien redire sur ce sujet!

Pourtant, lorsque ta progéniture est paisiblement endormie, tes réserves d’énergie tombent à zéro. Tu es à mes côtés, on lave la vaisselle et on plie le linge, rien de bien excitant, sur ce point je suis d’accord. Par contre, mes blagues tombent à plat et mes clins d’œil visant le lit sous la montagne de vêtements restent sans réponse.

Les rares sorties sans enfant sont à mon initiative. N’en as-tu pas besoin toi aussi? L’intimité avec moi, les regards complices au-dessus d’une bonne bouteille de vin ne te manquent pas?

Tu m’assures que tes sentiments envers moi sont toujours là, que je suis la personne la plus importante à tes yeux. Alors je te le dis : la vie est courte et il y a longtemps, je me suis juré que j’avais droit au bonheur. Ma descendance me rend heureuse, mais pas seulement. À mon sens, une famille n’est rien sans un couple complice et heureux. Je sais bien maintenant que le quotidien n’est pas constamment vécu à travers des lunettes roses, mais j’ai quand même besoin de voir quelques bulles de bonheur flotter assez souvent.

Je me redéfinis tous les jours un peu dans mon rôle de mère et je m’y sens de plus en plus accomplie et à ma place. L’amoureuse en moi a grandement besoin d’espace et de sortir de sa coquille. La tendance sur le sujet laisse entendre que ce sont souvent les mères qui s’oublient en tant que femme.

Et les papas eux? Est-ce que ça se peut qu’ils se fassent aussi happer par l’expérience de leur paternité? Que ça prenne toute la place dans leur vécu du bonheur?