Émile change si vite. La semaine passée, je l'ai regardé, émue de le voir changer, évoluer et être toujours si beau. Tout est beau : ses petites boucles, sa petite bouche rouge, ses yeux coquins, ses petites mains potelées. J'aimerais parfois que tout se fige. Que je puisse emmagasiner son odeur, ses bouclettes, son rire rauque, sa petite voix, ses petits becs.  Le temps file. Encore plus rapidement depuis qu'Émile est là. Depuis que le travail prend autant de temps, depuis qu'on prend pleine conscience de ce que c'est vraiment le Temps.

J'aime immortaliser ces petits bouts de lui. Je l'ai déjà fait frénétiquement et quotidiennement quand j'avais la chance de passer mes journées en sa compagnie. Je le fais beaucoup moins, mais mon disque dur se remplit de ses portraits, réussites et découvertes.

En faisant, comme chaque année depuis son arrivée, des calendriers pour toute la famille et amis, je me suis rendu compte que j'étais rarement sur les clichés. Conclusion assez évidente : c'est moi qui suis en arrière de l'appareil! 

Ça m'a comme fait de quoi. Comme si j'étais là sans être là. Lors d'une discussion sans lien avec mes calendriers et ma prise de conscience, mon chum me faisait remarquer qu'Émile passait plus de temps avec son éducatrice qu'avec moi. Il ne m'en fallait pas beaucoup plus pour me dire que ça me prenait des photos, des souvenirs de nous et vite! Des beaux, pas juste une photo prise avec le retardateur de mon appareil, même si j'ai réussi à en faire des bonnes. Je voulais avoir des souvenirs de ce qu'on est, de notre complicité, de notre amour partagé sans que ce soit trop stagé.

Ma meilleure prise avec le retardateur
Crédit : Aude Pelote

 

Ne faisant ni une ni deux, j'ai profité de mon week-end à Gatineau pour prendre contact avec Sarah Scott, photographe chaleureuse et talentueuse. J'ai toujours vu ses clichés comme des petits bouts des autres. Des moments intimes d'amour, de partage et de plaisir. C'est exactement ce que je voulais.

C'est avec une certaine émotion que je me suis présentée à Sarah, avec mon Milou, mon p'tit bout. Elle a réussi à me mettre à l'aise et j'ai plutôt eu l'impression d'être avec une copine que d'être en train de me faire photographier. C'est ce que je voulais. EXACTEMENT ÇA! Émile et moi avons ri, marché, jasé, même mangé des frites et nous nous sommes collés. Elle a croqué des bouts de nous, sur le vif, dans la spontanéité.

Quelques heures plus tard, elle me partageait une photo de nous.

J'ai pleuré.

Je ne parviens pas facilement à exprimer cette vive émotion, mais je peux vous dire que ces clichés valent de l'or. Des souvenirs pour la vie. À n'importe quel moment de sa vie, que je sois près de lui vieille et ridée ou que je sois partie, mon fils aura ces souvenirs-là. Ces images douces et pleines d'amour lui prouveront à quel point je l'aime, à quel point je suis fière d'avoir la chance d'être sa maman.

« Toi qui n'étais rien, mais voilà qu'aujourd'hui, tu es le gardien du sommeil de mes nuits, je t'aime à mourir » ( Je l'aime à mourir - Francis Cabrel)
Crédit : Sarah Scott Photographie

 

Si vous ne l'avez jamais fait, je vous invite à le faire, à le demander en cadeau, à économiser comme on peut le faire pour un voyage. Parce que ces souvenirs n'ont pas de prix. À vous de trouver votre photographe, celui ou celle qui saura vous mettre à l'aise et vous faire oublier qu'ils ont un appareil à la main.

Merci Sarah de m'avoir permis d'être moi-même, pour ta simplicité et surtout pour le plus beau des cadeaux de Noël.