Quand j'étais petite et jusqu'à la fin de mes études collégiales, on me disait que je ne comprenais pas la chance que j'avais d'être encore aux études et non sur le marché du travail, que c'était donc bien plus facile ainsi et que je n'avais pas de responsabilités. Bref, que mes années passées sur les bancs d'école seraient les plus belles de ma vie ! Et je suis convaincue que je ne suis pas la seule à avoir reçu très souvent ce genre de commentaires.

Eh ben, matantes et mononcles, ça fait maintenant presque cinq ans que je suis sur le marché du travail à temps plein et je proclame haut et fort que mes études n'ont pas été les meilleures années de mon existence. 

Je ne veux pas que ma fille grandisse en se faisant dire que sa scolarité sera la meilleure étape de sa vie. Je veux lui dire que l'école c'est parfois agréable, parfois non. Que pour certaines personnes c'est très difficile et que, pour d'autres, non. Surtout, je veux lui dire que l'école c'est important parce que c'est ce qui la mènera au travail qu'elle voudra avoir, à ce qu'elle voudra faire de sa vie, à ce qui la fera réellement triper! Je ne veux pas la culpabiliser si elle trouve ça difficile ou décourageant par moment. Je veux aussi qu'elle sache qu'il n'y a pas qu'un chemin pour arriver à sa « job de rêve ».

Mais pourquoi je pense tout ça?

Parce que...

Pendant le primaire, la quantité d'apprentissages est énorme. Certains enfants découvrent qu'ils ont des difficultés scolaires. D'autres, malheureusement, découvrent ce qu'est l'intimidation. Il y a beaucoup de devoirs et leçons. Au moins, au primaire nous avons encore, pour la plupart, notre cœur d'enfant.

Ensuite, le secondaire est manifestement la partie la plus ingrate et difficile du parcours scolaire! Les ados se cherchent, se questionnent, essayent de découvrir qui ils sont. Parfois, ils se font intimider ou ne sont pas assez cool pour être dans la gang populaire. D'autres fois, ils n'en peuvent plus de voir leur propre face pleine de boutons. 

En plus, ils sont occupés avec tous les devoirs et les travaux d'équipe, plus peut-être une petite job à temps partiel! Ils ont peu de temps libre et beaucoup (BEAUCOUP) de travaux à faire.

Bon, j'ai peut-être été traumatisée parce que je suis allé à l'école privée et que ce n’est pas devoirs et leçons qui manquaient!

Finalement, il y a le postsecondaire. Le CÉGEP, l'université ou les DÉP. Rendus là, la plupart des jeunes adultes ont un emploi étudiant qui leur donne juste assez de sous pour les dépenses de base. Plusieurs amitiés se perdent et c'est difficile, pour plusieurs, d'en développer de nouvelles. Il y a les cours qui occupent la majorité du temps, sans parler de tous les travaux qui viennent avec... ou la gestion des coéquipiers pas fiables. Au travers de tout ça, il y a la transition à l'âge adulte qui se fait. C'est le fun rare.

Tout ça, selon moi, fait que lorsque j'ai commencé à travailler à temps plein, même si c'était du 40 ou 50 h, maudit que j'avais du temps libre! Enfin des soirées sans devoir et des fins de semaine sans obligation. Je ne m'ennuie tellement pas de l'école! Je suis très contente d'y avoir été, mais je n'y retournerais pas demain matin. Travailler dans un domaine qu'on aime, c'est pas mal plus tripant que se taper ses cours de base, on s'entend! Bien sûr, je bosse parfois souvent les fins de semaine ou les soirs de semaine, mais je partage ma passion et je suis payée pour le faire.

Êtes-vous du même avis que moi ou avez-vous, sincèrement, préféré vos études à votre « vie d'adulte » ?