Mon collègue Johnny Nonyme a écrit ceci. C’était juste, vrai, bien écrit et pertinent. Mais moi, je vis le contraire. Moi, j’ai le goût. 

J’ai envie d’être caressée, touchée, collée, embrassée… tout le temps. Moi, j’ai envie que mon homme me saute dessus quand j’arrive de travailler. Moi, j’ai envie qu’il me frenche goulûment pendant que je fais du lavage. Mais il n’en est rien. Moi, mon chum, il n’a pas le goût.

En fait, il n’a pas le goût souvent. Il faut que toutes les conditions idéales soient réunies. Il faut qu’il ait la tête à ça, complètement. Et avec le stress de la vie, la job, les préoccupations, c’est difficile. T’sais, évidemment que je comprends. Moi aussi, je ne suis pas toujours à on. Des fois, moi aussi je suis juste trop fatiguée, trop préoccupée pour avoir envie de faire l’amour. Et jamais il ne me viendrait à l’idée de tenter de forcer mon chum ou de lui faire du quelconque chantage que ce soit pour avoir ce que je veux. JAMAIS.

J'ai essayé plein de trucs : les sextos, les déshabillés sexy, les messages subtils et d'autres beaucoup moins subtils. J'ai fait les premiers pas et j'ai attendu qu'il les fasse. Je l'ai inondé de compliments. Parce que oui, mon chum, je le trouve beau et attirant. Je lui ai souvent dit, sans vraiment obtenir de résultat. Des fois, je me sens comme quand j'étais ado au secondaire et que je tripais sur le gars le plus populaire de l'école et que, lui, il ne savait même pas que j'existais. 

Je ne sais plus quoi faire, mais je peux vous dire ce que ça me fait, par exemple. Petit à petit, mon estime de soi est en train de sacrer le camp. Toutes les fois où je me fais dire « Non, pas ce soir. », je me sens de plus en plus moche. De moins en moins attirante. De moins en moins désirée. J’ai l’impression de ne pas être à la hauteur. De ne pas être désirable. J’ai l’impression que mon chum ne m’aime plus, peu importe ce qu’il me dit. 

Je vous entends jusqu’ici : oui, nous en avons discuté. Oui, je lui ai expliqué calmement (parfois moins calmement, je l’avoue) comment je me sentais, dans des termes clairs, pour être certaine qu’il aille bien compris. Oui, nous avons consulté : ça a d’ailleurs aidé, pendant un moment, mais chassez le naturel et il revient vite au galop.

Bref, je sais que ce n’est pas correct, mais, vous, celles qui se plaignent que leur chum est toujours après elles, je vous envie un peu. C’est horrible de se faire mettre de la pression et votre consentement est primordial : personne ne peut vous forcer à faire quoi que ce soit. Reste que moi, je donnerais n’importe quoi pour que mon chum ait un peu envie de moi. Une fois de temps en temps.

Avez-vous déjà vécu une situation comme la mienne?