Comme je l’expliquais dans mon dernier billet, la prématurité était un risque connu lors de ma grossesse. Vers l’âge de 19 ans, une échographie passée suite à des crampes menstruelles hors de l’ordinaire a révélé la présence d’une anomalie congénitale touchant 2 % des femmes : un utérus bicorne.

Pour faire court, mon utérus n’est par cornu, mais a la forme d’un V (ou d’un cœur pour les romantiques) au lieu d’un triangle complet. Ça donne donc l’impression de deux cornes. La majorité des femmes présentant cette anomalie ne savent même pas que leur utérus n'est pas de la bonne forme. Qu’est-ce que ça change dans la vie de tous les jours? Rien. Sauf dans certains cas, des menstruations douloureuses. Yé!

Enceinte, c’est une tout autre chose. Comme l'espace est plus restreint, le risque de fausse couche demeure élevé jusqu’à la 24e semaines. Après ça, on parle de risque plus élevé de prématurité. Il est tout à fait possible de mener la grossesse à terme. Chaque cas est différent. De ce fait, il est extrêmement difficile, voire impossible, de prédire comment l’utérus s’adaptera à la croissance du fœtus. Malgré mon éternel optimisme, cette peur de pouvoir perdre mon fils à tout moment a rendu l’attachement difficile durant ma grossesse.

Mon amoureux et moi avons gardé la nouvelle complètement secrète jusqu’à la première échographie, à 13 semaines. Nous devions pouvoir le voir, l’entendre et s’assurer que la grossesse était possible avant de faire notre annonce. Puis, nous ne l’avons annoncé qu’à la famille et aux amis proches. Et surtout pas d’annonce Facebook! Nous avions trop peur de nous jinxer, peur de devoir ensuite annoncer la nouvelle inverse.

À 26 semaines, nous nous sommes donné un high five. Le premier objectif était atteint. Peu importe ce qui allait se passer à partir de là, ça devait se terminer avec la vie. Puis, nous nous sommes dit que 30 semaines serait le nouvel objectif. Le moment où je terminais mon stage et déposais mon mémoire de maîtrise.

Rendus là, nous avons commencé à nous donner le droit de célébrer ma grossesse. Plus le temps avançait, plus le stress diminuait. Nous étions maintenant capables de le nommer par son prénom. Nous avons préparé sa chambre, chose que nous reportions de faire, d’un coup que… Il était temps, parce que depuis quelques semaines, j’avais l’impression que le troisième objectif, soit la naissance, serait atteint plus vite que prévu.

Ma grossesse de rêve (mis à part les risques) était devenue vraiment inconfortable. Mon bébé s’était établi dans ma corne droite et semblait être en mesure d’adopter qu’une seule position, soit la tête enfoncée dans mes côtes et les pieds bien appuyés sur mon vagin. #BestFeelingEver. À tout moment, je devais appuyer sur sa tête afin de libérer ma cage thoracique. D’ailleurs, durant toute ma grossesse, je n’ai jamais senti mon bébé du côté gauche de mon ventre.
 
À 32 semaines, j’ai vu mon médecin. À l’échographie, tout semblait correct compte tenu des circonstances. Elle a confirmé que le bébé, positionné en siège à cause du manque d'espace, serait probablement incapable de se retourner. Une version était trop risquée. Une césarienne était donc planifiée vers la fin novembre, soit une semaine avant ma DPA.

Puis, deux jours plus tard… à suivre.

Une anomalie physique a-t-elle rendu votre grossesse plus risquée? Comment avez-vous vécu cette dernière?