La culpabilité, je ne connaissais presque pas ça avant d’être maman. Je la ressentais une ou deux fois par année maximum.

Depuis que j’ai mis au monde mon premier bébé, c’est un sentiment que j’essaie de gérer chaque jour. Du moins, j’essayais.

Yeah, une sieste en même temps! J'en profite pour m'acheter un café et regarder le fleuve EN SILENCE.
Crédit : Alyson Racine

Je me sentais poche chaque fois que j’osais avoir hâte à la sieste parce que j’avais envie de silence. Je me sentais coupable de la laisser pleurer parce que je voulais me faire un café. Je me sentais nulle chaque fois que je lui refusais de faire de la gouache parce que je venais tout juste de finir mon ménage. J’étais la pire mère du monde dans ma tête quand je sortais sans mon bébé. Sans parler de la fois où je l’ai laissée à la garderie et que j’ai pleuré dans mon char pendant 30 minutes.

Je préfère la peinture à l'eau. Pis encore là, pas trop souvent.
Crédit : Alyson Racine

J’avais complètement oublié ce que c’était de vivre sans me sentir coupable. Je ne profitais de rien au maximum par peur de manquer un minuscule bout de sa petite enfance qui me file si vite entre les mains. Jusqu’au jour où j’ai compris qu’en pensant toujours à ce que je manquais, ce que je ne faisais pas comme je le voudrais, je perdais l’essentiel. Je ne vivais pas le moment présent.

En plus de l’essentiel, je me perdais moi. Parce que je suis quelqu’un aussi. Je suis une mère, une blonde, pis, des fois, je suis juste moi. Je suis juste la fille qui aime magasiner des robes neuves sans crise de bacon, celle qui adore les restos pas-kids-friendly-pentoute et écouter des émissions qui ne jouent PAS sur Yoopa.

Bref, cette journée-là, je me suis ouvert les yeux : la culpabilité ne me servait à rien. Ce n’était pas si grave si je n’étais pas là la première fois où ma fille compterait jusqu’à 10 sans se tromper. La culpabilité n’était rien d’autre qu’une grosse perte de temps dans ma vie.

Je lui prête le iPad le temps de travailler un peu. Pis je me sens coupable.
Crédit : Alyson Racine

Depuis ce jour-là, je fais des casse-têtes pis je « mange » des cupcakes en pâte à modeler avec ma fille plus souvent au lieu de me sentir coupable de ma sortie de la veille. Quand je sors, j’oublie un peu que je suis une mère et je profite au maximum du moment (mais je rentre tôt, parce que je suis une maman pareil, ha!).

La culpabilité de maman, vous connaissez?