La vie n’est pas un long fleuve tranquille. On s’imagine vivre d’une certaine manière et finalement notre histoire prend des détours, des tournures ou bien quelques raccourcis. On peut être du genre à voir le verre à moitié vide ou à moitié plein. Moi je suis de la deuxième espèce. Même si j’ai été quittée par mon ex, je trouve que mon histoire est saine. Quand quelque chose gangrène dans notre vie, la libération a bien meilleur goût.
 
Je suis séparée depuis maintenant presque deux ans, avec Petit Chou comme plus beau cadeau du monde. Je ne veux pas dire que le chemin a été sans embûches et facile depuis, car j'ai eu ma dose de désillusions et d’adaptations, mais il me semble que ma vie a pris une tournure équilibrée, moderne et intéressante. Je l’ai modelée à mon image et je me sens bien.
 
J’ai retrouvé la sensation d’être célibataire, statut dont j’avais oublié le feeling et dont les conditions ont changé depuis cinq ou six ans. Dans la vingtaine, je trouvais ça anxiogène, le célibat, mais maintenant, je me sens comblée à la fois par ma maternité, recevant une dose incommensurable d’amour, et aussi par ma vie de femme, parce que j’ai du temps pour espérer différentes éventualités et faire quelques projets personnels. Parfois, je retrouve des réflexes d’adolescentes et ça ne me déplaît pas du tout!
 
La chose la plus ardue dans tout ça, c’est la dichotomie, l’adaptation aux transitions, pour mon fils et pour moi. Des fois, je vis des expériences pendant que je suis sans enfant et je me sens littéralement libre comme l’air, et ensuite la maternité se présente comme un coup de massue sur la tête : je retrouve Petit-Chou, on a une lune de miel de quelques heures et hop! Des crises irrationnelles d’enfant qui s’est ennuyé de sa maman et qui revérifie ses limites. Ma mémoire ayant mis en sourdine les notions de « il faut l’élever, le remettre à sa place, répéter, gérer les regards désapprobateurs des gens qui ont oublié ce que c’est d’avoir un enfant», tout ça me revient en pleine face d’une traite et je me sens tout d’un coup à boutte de toute. Après 24 h, les émotions se calment et on retrouve notre équilibre ensemble.

Quand il retourne avec son papa, j’ai comme une période d’adaptation, mais cette fois-ci, dans le sens inverse. Après avoir vécu quelques jours avec un spectateur aux toilettes, me laissant à peine le temps de prendre ma douche, à écouter Ninjago ou Pingu en trame de fond, à vivre le torchon à la main pour ramasser ses 22 dégâts par heure, à ne pas pouvoir aller faire une course sans devoir l'habiller et l'amener - parce que OUI c’est pas mal plus intense quand on est seule - j’ai le blues. Et là, je ne me souviens plus de quoi j’ai envie et je n’ai pas envie de voir ou parler à personne. Je prends un bain ou je regarde la télé - dans le vide - et doucement, je reviens à moi. Version femme.
 
Et rebelote.
 
Parfois, la vie de séparée peut faire l’envie des mères qui ont toujours un ou des marmots à la maison et qui sont en couple. Mais comme rien n’est parfait, je pense que les deux situations ont leurs lots de difficultés. Je n’ai pas de couple à gérer, donc ma priorité après mon fils et ma vie professionnelle, c’est moi. Par contre, les transitions sont un défi autant pour les parents que pour les enfants et comme la routine est le nerf de la guerre dans le dossier « vie familiale », ce n’est pas gagné d’avance.
 
Comment vous sentez-vous dans les transitions? Que faites-vous pour gérer les dichotomies dans votre vie de maman?