Mes parents sont de type « bienveillant ». En plus de le vivre, je les ai souvent entendus en parler : l’importance de répondre rapidement aux besoins des bébés, les prendre dans ses bras autant que les enfants le veulent, être calme, être constant, etc. Je me voyais faire exactement la même chose avec mes enfants, et bien sûr, dans mes visions, c’était l’harmonie totale dans ma maison.

Sauf que…
 

 Crédit : Giphy

Je crois malgré tout sincèrement à cette approche. La douceur, le calme, l’écoute. Je souhaite que mes rapports avec mes enfants en soient imprégnés. Tout va être un peu plus long, mais au final, je pense que ce sera pour le mieux.
 
Après sept ans dans le monde de la parentalité, j’en suis à me dire que les « méthodes d’éducation » diverses peuvent convenir ou pas aux parents, et elles peuvent aussi convenir ou pas aux enfants. Des fois, quand je suis de mauvaise humeur, il m’arrive même de penser que pour certains enfants, RIEN ne convient.
 
Parfois, je me dis que si j’avais eu seulement un enfant — mon aînée —, j’aurais très probablement jugé les parents d’enfants turbulents. Je me rappelle, par exemple, cette fois où une mère a dû intervenir trois ou quatre fois avec son fils de près de cinq ans qui gribouillait sur une table. J’étais horrifiée. À trois ans, ma fille obéissait à tous nos commandements sans rouspéter. Je lui ai dit une fois qu’on ne gribouillait pas sur les tables, et elle ne l’a plus jamais refait, tout simplement. J’avais la preuve que ma méthode d’éducation était efficace et, pourquoi pas, la meilleure.

Ouais, j'ai pensé que j'avais trouvé comment faire. Pis que tout était réglé. Hum. 
Crédit : Giphy 
 

J’ai ensuite eu un autre enfant qui ne réagissait pas du tout de cette façon à mes interventions éducatives. J’ai eu beau cajoler, écouter, faire preuve de patience. C’est mon enfant maintenant qui dessine sur les tables. C’est lui qui fait des crises pour ne pas s’habiller. Je suis la mère que je jugeais il n’y a pas si longtemps.
 
Avec cet enfant, c’est comme si je n’avais aucune expérience parentale. J’ai essayé d’être plus ferme. D’utiliser une discipline plus stricte. J’ai aussi essayé le contraire. En fait, il me semble que j’ai tout essayé. J’ai lu tous les livres qui me sont tombés sous la main. Rien n’y fait. Cet enfant n’est pas « standard ». On s’adapte chaque jour, comme on peut.
 
Faire tous ces constats m’a ébranlée. J’avais toujours pensé qu’en tant que parent, j’avais une grosse responsabilité dans le comportement de mes enfants. C’est en partie vrai. Mais on le dit souvent : il n’y a pas de recette.

J’en ai trois aujourd’hui, et malgré leur ressemblance physique, ils sont des êtres totalement différents qui ne réagissent pas de la même façon à leur environnement. J’en suis à accepter que je n’ai pas le contrôle sur qui ils sont. Sur la manière dont ils vivent leurs émotions. Je les accompagne dans leur cheminement, bien sûr, mais ultimement, ça leur appartient.  

 Crédit : Emmanuel Szép/Flickr
 

Mon rôle avec eux, c’est de trouver l’approche qui leur permet de s’épanouir. Et dans laquelle je suis à l’aise. Et elle est différente pour chacun. (Pis on va se le dire : ça finit par être usant! La zone de confort est inexistante.)    

Vivez-vous aussi une adaptation constante avec vos enfants? C’est-tu juste moi?!