PREMIÈRE PARTIE ICI.

Le choc empêche mon cerveau de fonctionner pendant quelques secondes. Je suis figée sur place. Quand il se décide enfin à repartir, la première chose brillante que je trouve à dire c’est « donc si je veux la péridurale, aussi bien la demander tout de suite? ». Elle m’explique qu’au point où j’en suis, je n’aurai probablement pas le temps de la recevoir. Et me lance le plus beau des compliments en me disant que j’ai l’air très zen et en contrôle de la situation. Je suis pas zen pentoute, calvaire! Tu viens de m’annoncer que j’accouche right fucking now!

Je suis transférée dans une salle d’accouchement. Je suis surprise par la lumière tamisée, l’ambiance calme et feutrée, tout l’espace que j’ai pour me promener à ma guise. J’en oublie que je me trouve dans une chambre d’hôpital. Que je m’apprête à vivre la soirée la plus intense de ma vie.

L’heure qui suit se déroule assez rapidement. J’ai des contractions aux 2 à 3 minutes. Ça fait mal, mais je me répète que la péridurale n’est plus envisageable. L’infirmière me guide à merveille dans ma gestion de la douleur et m’encourage à changer de position régulièrement pour trouver celle qui me convient le mieux.

On m’apprend que je suis complètement dilatée. L’infirmière me dit que le pire est passé. Et dire que j’y ai cru! Le médecin arrive avec une résidente. Elles me demandent si je ressens le besoin de pousser. OUI!! Non! Je panique. J’ai peur de déchirer, peur que la poussée s’éternise, peur que ça se termine en césarienne. Il ne peut pas simplement disparaître de mon utérus et réapparaître dans mes bras?

Et pis en plus, comment ça se fait que mes contractions, je les ressens dans mon dos? Depuis quand un bébé, ça grandit dans les reins?

Je panique! Mais c'était quoi l'idée de vouloir un bébé?
Crédit: http://giphy.com

 

Ça me prend encore quelques contractions avant que je lâche enfin prise. Je hurle comme jamais je n’ai hurlé. Je m’excuse d’ailleurs à toutes les mamans qui sont arrivées après moi pour accoucher et qui m’ont entendue crier comme une vache qu’on essaie d’égorger (et qu’on rate encore et encore). Je dois leur avoir foutu la chienne de leur vie.

Mon chum demeure d’un calme olympien. Lui qui vire au vert à la seule pensée d’une aiguille et qui se tape une poussée d’acné à l’idée d’entrer dans un hôpital. Il gère le changement des compresses froides dans mon front, se fait broyer les doigts et défoncer les tympans sans broncher.

À 20h28, après seulement une demie-heure de poussée, notre petit bonhomme venait au monde avec un APGAR de 10 sur 10. J’ai eu droit à 4 points de suture, qui m’ont été fait sans anesthésie. Même pas mal! Pendant que je reprenais mon souffle et que la résidente avait la tête dans mon entrejambe pour finaliser son projet de couture, l’infirmière étouffe un petit rire. « C’est la première fois que je remplis un rapport aussi court pour un premier accouchement. C’était vraiment exemplaire! » Ha! Ça fait du bien à la fierté ça!


Thumbs up à mon utérus!
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Ne désespérez pas mesdames, un accouchement « bébé-fafa », ça se peut! On ne se le cachera pas, ça fait mal! Mais à part un bon mal de noune qui perdure pendant quelques jours, la douleur des contractions, elle, ne laisse aucune trace.

Le mauvais côté, c’est que la barre est haute pour le deuxième. Et le stress de se rendre à temps sera sûrement présent aussi.

Et vous, comment s’est déroulé votre accouchement?