À l’approche de la fête des Mères, je me suis mise à réfléchir sur le genre de mères que je serai lorsque ma fille sera adolescente et j’ai réalisé que je devais quelques excuses à ma propre maman.

Si vous demandez à mes amis du secondaire ou à des membres de ma famille, ils vous diront que ma mère était sévère. J’avoue qu’à l’époque je le pensais aussi. Je tentais par tous les petits mensonges possibles de transgresser les limites qu’elle m’imposait, sans beaucoup de succès.
Aujourd’hui, je continue de penser qu’elle aurait pu avoir un peu plus confiance en la vie et laisser un peu de côté tous les malheurs qu’elle s’imaginait pouvoir m’arriver. Par contre, une chose a changé indéniablement. Aujourd’hui, je comprends.

Je me souviens qu’à la naissance de ma fille, c’est l’une des premières choses à laquelle j’ai pensé. Je me suis dit : « Je m’excuse maman! ».  Je n’avais pas compris que ce n’est pas parce qu’elle n’avait pas confiance en moi qu’elle m’imposait des limites que certains pourraient considérer comme sévères. Elle m’aimait plus que tout, simplement. Elle avait peur qu’il m’arrive malheur parce qu’elle savait que c’était une éventualité qu’elle ne pourrait supporter. Elle voulait m’éviter les malheurs sur lesquels elle croyait avoir un pouvoir.

Éviter à nos enfants d'être malheureux, si seulement c'était possible!
Crédit : AdinaVoicu/Pixabay

 

Maintenant que je suis maman et que je connais cette peur, maintenant que je sais ce qu’est l’amour inconditionnel pour son enfant, je comprends pourquoi elle voulait me protéger. Aujourd’hui je n’arrive plus à dire que ma maman était trop sévère. Elle était sévère, sans aucun doute. Trop? Je ne crois pas. Certains parents arrivent peut-être mieux à gérer la peur qu’il arrive malheur à leur enfant? Pourtant, maintenant que je suis maman, il me semble beaucoup moins incompréhensible d’interdire un jour à ma fille d’embarquer en voiture avec des garçons qui viennent d’acquérir leur première auto. 

Maman sévère ne veut pas dire maman pas cool!
Crédit : Ghipy

 
Je ne sais pas comment je serai avec ma fille lorsqu’elle sera adolescente. Je ne sais pas si j’arriverai à avoir assez confiance en la vie pour la laisser vivre ses expériences sans être obligé de me les cacher. (Parce qu’évidemment elle le fera quand même!) Par contre, je sais que je serai inquiète comme ma maman l’était (et l’est toujours), parce qu’aimer autant fait peur. Devenir maman, c’est beaucoup de merveilleux, mais c’est aussi beaucoup d’inquiétudes et il peut s’avérer parfois difficile de gérer tout ça.

Et vous les mamans, comment penser vous gérer les limites de vos ados avec l’inquiétude, toujours présente, qu’il leur arrive malheur?