J’avais 21 ans et j’étais à l’université à temps plein quand j’ai appris que j’étais enceinte. Je savais déjà que j’étais avec le père de mes futurs enfants, nous projetions d’en avoir dans un avenir proche, mais le petit « + » a été une surprise. Et a demandé beaucoup d’adaptation.
 
Quand on attend un bébé, on se pose beaucoup trop de questions. Nous en avions une en particulier qui nous trottait en tête, puisque papa est né avec un pied bot. Lors de la première échographie, nous avons voulu savoir si le bébé allait en hériter. Bébé était peu collaboratif ou encore trop gêné de révéler son secret, je ne sais pas. La technicienne nous a dit : « On ne voit rien, madame, il va falloir revenir. »
 

Petit bébé caché. Crédit : Léa Desbiens

 
Puis j’ai passé une autre échographie en posant la même question : « Est-ce que vous voyez ses pieds? ». On a eu la réponse la plus ironique qui soit : « Oui, ils sont beaux. ». Beaux?  Ah. Le bébé a des pieds bots. Plus précisément des varus équin. Pas de panique à l’horizon, on savait déjà que c’était dans les possibilités. Concrètement, c’est quoi des pieds bots? Je vous invite à lire cette fiche ou encore à regarder la photo qui suit.
 

Crédit : Léa Desbiens

 
Le fils a eu des plâtres à sept jours de vie. Nous nous sommes rendus à Ste-Justine une fois par semaine pendant deux mois, pour les faire changer. Nous ne pouvions pas tenir notre bébé naissant à la verticale (allô les coliques!). Nous ne pouvions le laver qu’à la débarbouillette, attendant désespérément le rendez-vous de la semaine pour lui faire prendre un vrai bain. Un « vrai bain » c’était 10 minutes rien qu’à nous pour laver notre mini bébé dans un lavabo, au milieu des infirmières qui faisaient leur travail.
 

Petits plâtres et petit nombril qui n’est pas encore tombé. Crédit : Léa Desbiens
 

On l’a ensuite opéré à deux mois pour étirer ses tendons. Une petite opération de trente minutes sur un mini bébé. J’ai pensé mourir cent fois dans la salle d’attente. Plus tard, nous sommes passés des plâtres aux atèles. Une sorte de bottines reliées par une barre, lui permettant d’être plus libre dans ses mouvements. Aujourd’hui, et ce depuis qu’il marche, il ne les porte que la nuit! On devrait s’en sortir d’ici à ses quatre ans.
 

Crédit : Léa Desbiens

 
Cette expérience a été difficile, mais je crois que le fait que Noam ait été notre premier bébé nous a facilité la vie. Après tout, nous n’avons jamais vécu autre chose! Ça nous a aussi permis de pouvoir montrer à tout le monde notre sens de l’humour indéniable, comme la fois où j’ai dit à une madame un peu trop intrusive que notre bébé avait des plâtres parce que je l’avais échappé.
 
Connaissez-vous un enfant qui a des pieds bots? Avez-vous eu une surprise à l’échographie?