Nous sommes des funambules. Nous avançons sur le fin fil du quotidien, certains à petits pas précautionneux, d’autres à grandes enjambées conquérantes. Différentes techniques, but identique. Trouver l’équilibre…

Laisser les cocos prendre racine à la garderie deux jours de suite.
(Culpabilité. Un poids de plus sur les épaules. Est-ce que le fil va tenir?)

C'est moi tout craché...
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Trop d’activités en un même week-end. Pas eu le temps de faire l’épicerie.
(Aaaah! Un pied qui glisse dans le vide. On respire. Il reste trois pots de sauce à « spag », nous ferons une thématique italienne cette semaine.)

Spaghettis, boulette; pas l'temps d'niaiser!
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Vouloir être la maman cool. Laisser les enfants sauter sur le sofa. Passer la nuit aux urgences pour des points de suture.
(Vent de front! VENT DE FRONT! Surtout, fixer l’horizon. Ça va passer. Les cernes, ça se porte bien avec les couleurs neutres?)

Note à moi-même. Ne plus jamais être cool. Jamais.
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Quelques mois avant la fin de chacun de mes « congés » de maternité, j’ai été assaillie par une totale légère panique (oui, c’est comme un thème récurrent chez moi). Juste au moment où je commence à comprendre la game, quelqu’un vient changer les règles du jeu. Souffler sur mon château de cartes. Me tirer le tapis sous les pieds. Vous voyez l’image?

Cette fois-ci, ce sera différent. Nous avons récemment pris la décision que je ne retournerai pas au travail pour le moment. Une abolition de poste, un déménagement, la rentrée à la maternelle du plus vieux, le sourire semi-édenté de la petite dernière et l’élaboration d’un budget de temps de guerre ont eu raison de mes « Mais comment allons-nous trouver les sous pour viiiiiiiiiiiiiiivre!?! ».

Depuis que mon cerveau tend à accepter cette réalité, je fais des rêves éveillés. Je vois une maisonnée qui sent le bon pain frais, sortant du four. Des enfants aussi crottés qu’épanouis. Des pique-niques dans un champ de pâquerettes, des cabanes dans les arbres, des chasses aux têtards à la brunante, des téléphones en cacanes. C’est une évidence, mon cerveau veut vivre dans un film de Disney.

Ma nounoune intérieure...
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Mais avec la possibilité d’avoir d’autres aspirations pour mes filles que de trouver un mari et fabriquer 12 marmots. Parce que « Tu enfanteras dans la douleur! », genre.

Sauf que je sais que ça n’arrivera pas. L’avenir en comédie musicale, je veux dire. Pas exactement comme ça, en fait. C’est mon mobilier qui me l’a dit. Forte de mes envolées oniriques j’ai voulu partir une « batch » de pain à 5 h du matin.

L’élément du four a sauté. Le fusible aussi. Quand les électros vous parlent, il y a un message à recevoir.

Je m’engage donc à cesser de chercher l’équilibre absolu. Le bonheur absolu. Ça n’apporte rien de bon à personne. Je fais un doigt d’honneur à l’absolu, tiens.

Même pas besoin de lire sur les lèvres...
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Et si un jour, finalement, par accident, au détour d’un raccourci qui nous rallonge, nous le trouvons ce fameux équilibre, je crois que nous réaliserons que nous ne faisons pas de funambulisme, mais bien du parapente.

Les yeux fermés, le vent en plein visage et le majeur à la verticale.

Et vous, avez-vous trouvé l'équilibre? Qu'est-ce qui vous y a aidé?