Salut Belle-maman,

Aujourd'hui, je t’écris, parce que t’sais quand ton fils et moi te le disons de vive voix, tu ne sembles pas entendre. Bon, je juge vite. T'as peut-être un problème d'audition. Pis, tu ne le sais peut-être pas. C'est pas de ta faute. J'imagine. 

Peut-être aussi que sans savoir, c’est moi qui ne comprends pas. T’sais, j'ai été bizarrement élevée. Ma mère m'a appris que mon utérus était à moi. Bon, j'avoue. Elle a péché une fois en 35 ans. Je devais avoir 22 ans, j'étais en couple depuis quatre ans. Bref, une seule fois, ma mère m'a dit qu'elle avait hâte d'être grand-mère. Ça, c'est sa plus grosse intrusion dans mes ovaires à laquelle j'ai répondu : « Minute papillon! Je ne suis pas à veille de faire des flos. »

Chère belle-maman, cela maintenant dit, j'imagine que tu comprends pourquoi je réagis fortement quand tu investis mes ovaires en me demandant, sans subtilité, de « TE FAIRE UNE PETITE-FILLE. »

Parce que, HEY, c'est clair que je ne fais pas des enfants pour ton fils et moi, mais pour TOI. 

Belle-maman, on va mettre une couple de trucs au clair. Pis pour être sûre que tu ne perdes pas le fil, je vais te les mettre en point form

1. MON utérus et MES ovaires = à MOI
Ouain, je sais. C'est plate. Tu aurais donc aimé avoir une fille, pis bazouelle, tu es la mère d'un fils unique. Mais demande-moi à quel point ça m'intéresse... Demande-moi à quel point, je trouve ça méprisant pour mon chum (aka TON fils) et pour mes fils. 

2. De l'intérêt de ce qui se trouve dans la couche
T’sais (ouain, je sais, je dis souvent «t’sais»)! Faudrait vraiment que tu m'expliques l'intérêt d'avoir un petit-enfant avec une vulve au lieu d'un pénis (ou vis et versa). Pour vrai, je suis curieuse. T’sais (again) tu peux leur acheter des vêtements roses et des poupées, I don't care. Pis, ça tombe bien, eux non plus d'ailleurs. 

3. Tes suggestions de positions et d'aliments 
Pour vrai, j'ai encore beaucoup de difficulté à réaliser que tu m'as déjà suggéré des positions sexuelles et des aliments à manger pour « faire une fille ». Attends, belle-maman, « C'est NON, juste NON!» #GETTFUCKINGOUTOFMYBED 
J'en reviens pas encore. Au pire, merci pour l'anecdote de feu pour les 5 à 7.

4. Ta présence, genre!
Belle-maman, t'es où? Genre que je peux encore compter le nombre de fois que tu as vu ton petit-fils depuis qu'il est né (je sais mon premier n'est pas de TON fils, il vient d'un mariage précédent). Mais, HEY, t'as vu le tien (de petit-fils) une dizaine de fois, max. Il a deux ans. Genre plus de 730 jours de vie. La moyenne au bâton est faible en estie. L'aurais-tu vu plus s'il avait eu une vulve?

5. Quand je dis non, c'est f***g ,non. 
Aucune chance que ton chantage et ta manipulation émotive fonctionnent. Genre que ça ne marchera pas d'essayer de créer le trouble entre mon chum et moi en lui disant « Mais, t’sais, t'aurais aimé ça une fille, avoue ! » Ou encore « T'as pas envie d'un deuxième enfant, TOI aussi? » 

Jusqu'à présent, j'ai été relativement polie et patiente. Quand même, trois ans à entendre tes grands besoins viscéraux d'avoir une petite-fille, ça me donne désormais l'envie de te crier par la tête : « LEAVE MY FUCKING UTÉRUS ALONE!!! »

Fait que, en gros, continue comme ça, t'es bien partie et tu vas juste réussir à nous voir de moins en moins. Quoique, c'est difficilement dur à battre cinq fois par année.

Quelles bêtises vos beaux-parents vous disent?