Bref, je dors sur le plancher à côté du lit de ma fille.
 
En septembre dernier, la vie a fait de moi la maman de la plus merveilleuse des petites filles. J’ai fait le tour du monde pour aller la chercher en Chine. Une petite princesse de 2 ans qui remplit mes journées et mon cœur. Dans notre famille, il y a maman, petite puce et beaucoup d’amour!
 
Après deux jours à la rassurer dans sa couchette, j’ai décidé que nous partagerions un lit aussi longtemps que nous en aurions besoin et envie. J’avais besoin de sentir la chaleur de son corps pour comprendre qu’elle était vraiment arrivée dans ma vie.
 
Les grincements de dents, les terreurs nocturnes, les longs réveils en plein milieu de la nuit, les réveils répétés et le manque de place pour maman ont fait partie de nos nuits pendant huit mois. Huit mois à manquer de sommeil, surtout quand mes insomnies s’ajoutaient aux réveils de la puce. Huit mois à se coller, à s’apprivoiser et à s’aimer.
 
Durant cette période, j’ai reçu tous les commentaires possibles. Je sentais souvent que je faisais quelque chose de vraiment bizarre. Je suis une maman solo passionnée par le développement de l’enfant et par les livres sur l’adoption. Je sais très bien que je ne dois pas devenir fusionnelle avec ma fille. Je sais aussi que nous devons prendre le temps qu’il faut pour s’apprivoiser et s’attacher. Ce que je ne sais pas, c’est où est la limite et comment réussir à créer un lien sécuritaire entre ma puce et moi…

crédit: Julie Villeneuve

Mon cœur et ma tête discutaient ensemble pour savoir si je sentais que le moment était venu pour vivre la séparation de corps! En avril, la publication du livre de Johanne Lemieux « L'Adoption : mieux vivre les trois premières années après l'arrivée de l'enfant : les clés d'une adoption réussie » a ajouté des éléments à ma réflexion. Ce merveilleux livre étant maintenant mon « Mieux Vivre », version maman adoptive, j’ai pris en compte des arguments contre le cododo.
 
Ma tête a fini par prendre la difficile décision que je ne dormirai plus dans le lit de ma fille (je dormais dans sa chambre avec elle dans son lit double!). Le gros bogue, qui a influencé toutes mes réflexions sur le sujet, est que nos chambres sont à l'opposé de ma maison mobile… Nos chambres sont donc à plus de 12 mètres une de l’autre! Beaucoup trop loin pour que j'ai l’esprit tranquille de l’imaginer traverser la maison pour venir me retrouver!
 
La solution la plus logique pour moi (pour le moment!) est donc de m’installer un genre de lit, improvisé avec deux matelas de couchettes et un tas de couvertures, dans la chambre de ma puce et de dormir à côté le temps que je nous sente prêtes pour la prochaine étape. Je sais, c'est un peu étrange, mais pour l'instant, je ne suis pas prête à aller plus loin...
 
À quelle situation avez-vous trouvé une solution logique dans votre esprit, mais étrange aux yeux des autres?