Je veux un million d'enfants.

Bon. Peut-être pas un million quand même. Mais j'en ai deux et j'en veux d'autres. Mathématiquement, j'en veux donc au moins trois. J’me dis qu’on va commencer par ça, pis après on verra.

Dans un univers parallèle, j'aurais pu ne pas avoir d'enfant. À une certaine époque, je n'en voulais pas. Si j'avais rencontré quelqu'un d'autre qui avait eu ce même désir, j'aurais pu faire ce choix. J'aurais vécu à fond, j'aurais vécu autre chose, j'aurais vécu ailleurs. Je ne le saurai jamais réellement, mais j'aurais été aussi heureuse selon moi.

Dans un univers parallèle, j'aurais pu avoir quatorze enfants. Si nous ne menions pas des vies de fou, si l'argent poussait dans les arbres et que les journées duraient des semaines, je ferais des enfants tout le temps. Nous serions cernés, nous aurions des mauvaises journées, mais nous serions heureux, ensemble tous les seize.

Dans un univers parallèle, deux aurait été mon chiffre idéal. Mon gars, ma fille, mon couple, mon « nous ». À nous les forfaits famille, à nous la parité parent-enfant. Notre équilibre nous semblerait inébranlable, ce serait nous et notre parfait ratio à la conquête du monde.

Dans mon univers à moi, après un enfant, je pensais que ce serait tout, et après deux je savais que ce n'était rien. Autant j'ai déjà eu la certitude que jamais je ne redonnerais la vie, autant je ne peux me faire à l'idée que ça ne m'arrivera plus jamais aujourd'hui.

Quand j'y pense un peu, quatorze, c'est ben trop et deux c'est trop peu. Quelque part entre ces deux chiffres, il y a mon juste milieu. Je cherche donc le chiffre qui nous rendra heureux, même cernés, avec plus de bonnes que de mauvaises journées.

Quand j'y pense trop longtemps, y'a des jours où ça me fait peur. Peur de pousser ma luck, peur de tenter le karma. J'ai déjà deux beaux enfants en santé, et si avec un nouveau, ma chance tournait? Ça fait que j’essaie de ne pas trop y penser. Et au fond, je n'ai aucune idée de ce que l'avenir me réserve réellement. Par contre, je sais comment je me sens, ici et maintenant.

Et je veux un million d'enfants.

Combien voulez-vous d'enfants?