Je ne sais plus trop comment j'en suis arrivée-là.

C'était probablement un mélange d'excès de fatigue, de charge de travail, de tâches, de soins aux enfants, de devoirs, de besoin d'être ailleurs que chez moi, name it. De toute façon, les raisons n'excusent pas.

Moi qui, depuis l'avènement de ma maternité, il y a sept ans, avais découvert des sources inépuisables de patience, je les ai vues se tarir. Insidieusement, j'ai senti la pression de mon presto cérébral augmenter. Mais bon, je pouvais encore en prendre (#Not) avant d'entendre la soupape évacuer tout ce qui restait de mon cool intérieur.

J'ai crié.

D'accord, je suis une humaine qui parle fort (je suis Italienne ou je ne le suis pas), mais crier contre les enfants, jamais.

Je me suis regardée aller et j'ai figé. Je n'en revenais pas d'avoir commis cette chose : le cri contre mes enfants. J'ai franchi la ligne de la parole ferme au cri. Pourquoi? Je ne m'en souviens même plus, ils devaient courir, ou se chamailler, ou me tourner autour pendant que j'étais devant le four en train de préparer le souper... Peu importe. La fatigue accumulée et tout le reste, je n'ai pas été capable de passer par-dessus. Mon cool a pris le bord.

J'ai pris du recul et j'ai demandé aux enfants d'aller dans le salon.

J'ai respiré (par le bedon).
Ils sont revenus. Je me suis excusée.
J'ai reconnu, devant mes garçons, que j'avais franchi le pas de trop, que mon attitude n'était pas acceptable, que crier c'était violent, que rien ne justifiait que je leur parle ainsi, que maman aussi, des fois, faisait des bêtises et commettait des erreurs, qu'à l'avenir, j'allais prendre le moment de respirer (par le bedon, toujours) quand j'allais sentir la colère arriver. (C'est qu'on pratique déjà la gestion de colère avec le grand.)

Depuis, j'ai pris la mesure de mon épuisement. Nous avons redivisé les tâches à la maison. Depuis le début des vacances, je prends du temps pour sortir de la routine avec les enfants, je prends le temps d'oublier mon cellulaire, de regarder les escargots (c'est zen un escargot), de faire des activités loin de la maison et des brassées de lavage qui s'accumulent. J'ai pris le temps. Je ne suis pas plus zen (zen + ma face = antonyme), mais je m'arrange pour avoir de vrais beaux moments avec les enfants loin des potentielles situations de conflit de la maison.

Aujourd'hui, j'ai décidé de ne pas cacher ce moment de colère incontrôlé (je n'en suis pas fière, on s'entend), juste que je me dis qu'aux yeux de mes enfants, ça m'aura humanisée, que ça leur aura permis de comprendre que leur mère aussi peut avoir à s'excuser de ses mauvais comportements, que moi aussi, je dois faire des efforts pour contrôler ma colère, que d'être en colère, ce n'est pas mal, mais que certains comportements qu'elle engendre le sont.

Était-ce nécessaire d'en arriver à ce point? Non, clairement pas. Mais bon, j'aime me rappeler que faire des erreurs, ce n'est pas grave, mais que les répéter, ça l'est. Je m'applique donc très fort à ne pas reproduire celle-là.

De quel comportement, à l'égard de vos enfants, êtes-vous le moins fières ?