Pendant des mois, papa J-B et moi avons retourné la fameuse question d’agrandir la famille ou pas. Pendant des mois, nous avons fait de savants calculs, dans des tableaux avec des colonnes de plus et de moins, d’avantages et d’inconvénients. Nous avons réfléchi à cette question de façon méthodique, objective et rationnelle. Nous avons décidé d’attendre, d’être sages, de patienter et d’avoir des résultats que nous aurions peut être un jour après les tests en génétique... Nous avons voulu attendre que la situation pour notre Blanche se précise, de mieux comprendre, de prendre une décision en toute connaissance de cause…
 
Et puis un jour, le désir d’agrandir la famille devenant plus fort, nous avions envie d’un frère ou d’une sœur pour notre Blanche. Moi qui ai grandi entourée de sœurs, je sais à quel point c’est une richesse. Et puis, la vie avec notre Blanche, elle ne se résume pas qu’aux rendez-vous médicaux. Blanche, elle, est beaucoup plus que cela, c’est une petite fille au grand cœur et aux grandes qualités, qui ferait une excellente grande sœur. J’avais aussi envie de sentir mon ventre s’arrondir encore une fois… De me donner cette liberté, qu’est celle de voir la vie grandir en moi.

Nous en avions marre d’écouter ce que les médecins nous disaient : attendre, toujours attendre. Tannés de se sentir pris dans cette décision, qui, au fond, n’appartient qu’à nous. Tannés de se sentir jugés d’avoir un autre enfant, alors que nous ne connaissions pas le pronostic pour notre fille? Fatigués de tout calculer…

Puis un jour, dans un instant de pure légèreté, d’insouciance et de bonheur, nous avons décidé de foncer tête baissée et de faire un « finger » à toute cette foutue médecine qui dirige nos vies. Nous nous sommes abandonnés par un beau samedi après-midi sans réfléchir. Et sans trop y croire, un petit être a pris vie dans mon ventre et s’est créé un petit nid bien au chaud.
 

 Crédit: Giphy
 

Ce n’est pas sans crainte que nous avons accueilli la nouvelle. Mais, alors que depuis des mois nous ne nous étions pas permis de vivre en toute liberté, nous nous sommes donné le droit à l’espoir. Nous avons lâché prise, avons décidé de faire confiance. Et puis, un jour ou l’autre, il faut apprendre à rouler avec la vague, nous ne pouvons pas tout contrôler, la beauté de la vie, c’est aussi ça. Qui vivra, verra…

Vous êtes vous déjà senti(e) coincé(e) dans votre décision de faire un enfant?