J’ai rencontré Cindy, une maman de trois enfants. Ce qui vous fera jaser? Ces trois enfants sont nés de trois pères différents.  Voici donc dans toute sa beauté, sa superbe famille que ses enfants qualifient d'imparfaitement parfaite. Ravalez vos jugements et écoutez ce qui suit!    
 

  1. Comment décririez-vous votre famille?
Nous sommes une famille éclectique! Maman Cindy, professeure de littérature au collégial, 40 ans bien sonnés, fiston (19 ans) étudiant au collégial, fille miss-parfaite (13 ans) et fillette (3 ans).

 

  1. Qu’est-ce qui vous distingue?

Notre composition unique, je dirais! Je suis comme un chat : j’ai eu plusieurs vies!

Une première où, à 20 ans, une session de bac sous la cravate, pas de job, pas de chum, pas de rien, j’ai décidé de garder mon bébé, sachant pertinemment que je serais seule à l’élever.
 
Crédit : Cindy Baril
 
Une deuxième commencée alors que mon fils avait 3 ans et demi où j’ai rencontré celui qui allait devenir le père de sa sœur deux ans plus tard. Une vie où j’ai essayé, durant plus de dix ans, de me beigifier, rentrer dans un moule d’où je m’étais sentie exclue lors de ma première grossesse : la petite famille parfaite qui passe ses samedis sur la piste cyclable et ses dimanches à souper chez les beaux-parents, tout sourires – fussent-ils forcés.
 
Crédit : Cindy Baril
 
Une troisième, commencée à la fois trop tard et trop tôt, à cheval entre un divorce dévastateur et un premier amour tumultueux (à 35 ans passés!) duquel est né ma petite boulette d’amour!
J’entame maintenant la quatrième, je crois, plus zen, à l’aise enfin dans cette nouvelle vie pas du tout planifiée ainsi dès le départ mais qui me va comme un gant, finalement!
 
Crédit : Cindy Baril
  1. Quels sont les avantages à avoir une telle famille?

La différence d’âge entre les enfants! Il y a plus de d'écart entre eux donc, même s'ils sont proches, pas de chicane. Puis, c’est génial d’avoir deux grands pour un coup de main avec la petite : beurrer une toast pendant le café, faire une couette pendant le brossage de dents, etc. Les grands comprennent que je m’occupe de la petite d’abord et d’eux ensuite : de 18 h à 20 h, c’est l’heure du bébé ; de 20 h à 22 h, celle de fillette. L’heure de fiston, c’est quand il veut bien, souvent le matin, avec un café, quand les filles sont à la garderie et à l’école. Enfin, avoir une petite boule de joie qui nous fait rire tous les jours, même dans les moments sombres, ça n’a littéralement pas de prix : cette enfant nous a sauvés plus d’une fois de la grisaille! 

 
Crédit : Cindy Baril
  1. Et quelles en sont les difficultés?
Les enfants disent qu’ils doivent faire les choses à la façon de leur mère : il n’y a pas d’autre parent à qui chialer! Honnêtement, depuis les tracas associés à la garde réglés (ils sont les trois avec moi à temps plein), il n’y en a pas... sinon pour maman d’arriver à produire suffisamment de nourriture pour sustenter toute cette marmaille!

 

  1. Avez-vous déjà ressenti le poids du regard des autres sur votre famille?
Je ne l’ai jamais senti live, mais souvent par écrit, sur des sites de rencontre, par exemple. Une des questions les plus déplacées et intrusives qu’on puisse me poser, après Salut, ça va?, c’est de savoir si mes enfants sont du même père. Poser la question, c’est déjà émettre un jugement. Je me demande chaque fois en quoi la réponse, quelle qu’elle soit, puisse apporter une information pertinente à un inconnu.
 

Sinon, honnêtement, soit les gens ne s’en formalisent pas, soit je ne le vois pas... tout simplement parce que je m’en fiche pas mal!

Crédit : Cindy Baril