Hier, à six semaines du scrutin, des milliers d'Américains étaient devant leur télé pour écouter Clinton et Trump s'affronter pour la première fois. Le débat fut agité avec une Clinton égale à elle-même et un Trump toujours aussi virulent. Pas trop de surprise.

Dans l’objectif d'en rire et de vulgariser la campagne des deux chouchous des sondages, une idée de comparaison m’est venue en tête : et si l'un des deux candidats était dans mon voisinage? Imaginons, à coup de grosses caricatures, comment il serait, juste pour rire un peu (ou pas).

Choisissons Trump, tiens!
 
Je l’imagine très bien sur son balcon, tôt le matin alors que les enfants et moi sortons jouer. Prend-il un café ou de la vodka? Je ne sais trop.
 
Le genre de voisin qui vous complimente sans détour, d'une façon malaisante : « Belles petites shorts madame! Votre mari est encore couché? » Comment, en ouvrant la bouche une seule fois, peut-on regrouper des paroles aussi sexistes, condescendantes et rétrogrades?
 
Mais ses idées sur la famille sont si arrêtées que je refuse d’entrer dans un débat avec ce voisin un peu gênant. Une femme, c'est un bibelot reluisant qui élève des enfants. Un homme qui ne travaille pas 90 heures par semaine et qui ne cumule pas son premier million à force de labeur est simplement un fainéant. Business as usual.

 

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Vous avez ce type de voisin, j’en suis certaine. Avant de les connaitre, nous les trouvons plutôt sympathiques et « Roger bon vent ». Nous les croisons quelques fois et ils paraissent plutôt aimables avec leur sens de l'humour pince-sans-rire. Mais, plus nous échangeons avec eux, plus leur humour nous agace et nous comprenons qu'ils sont en fait méprisants avec les gens qu'ils côtoient. 

 Avec ses blagues de plus en plus déplacées, je me rends compte qu’il encourage la violence dans le quartier en se moquant d’une personne handicapée ou en manquant de respect aux femmes, sauf sa fille.

Je pensais vraiment que plus rien ne pouvait me surprendre de la part de mon voisin Trump. Mais, récemment, il m’a surprise quand il a érigé une haute clôture entre son terrain et celui de la famille d'origine mexicaine qui habite juste à côté de chez lui.

Xénophobie 101.
Crédit : Giphy

Il est souvent colérique quand les enfants jouent dans la rue. Entendre un bébé pleurer l'horripile au plus haut point et il ne se cache pas pour nous le mentionner. Plus ça va, plus ça me fait peur qu’il soit mon voisin, qu’il habite si près de la maison.
 
Or, je remarque que plusieurs familles du quartier l'apprécient. Et j’ai l’impression que le climat social du voisinage se nourrit de gens comme lui. Il joue sur le déclin industriel de la région pour se faire des alliés avec l’intention de se présenter à la mairie. Ce qui me fait surtout peur, c'est que cet oiseau de malheur a beaucoup d'influence sur les habitants de mon patelin, je n'aime pas l'exemple qu'il donne à mes enfants et à leurs amis.
 

Crédit : adbusters.magazine/Instagram

Plus sérieusement, ce faux-leader au prestige préfabriqué tient des discours qui divisent, empreints de méfiance, de xénophobie et qui s’appuient sur des craintes. La population est inquiète face aux emplois disponibles, à l’exode des jeunes et leur endettement, à la vente des maisons qui se fait plus difficilement, etc.

 
En plus d’instaurer la peur, il souhaite l'imposition de politiques et mesures privilégiant les mieux-nantis et réduisant la solidarité sociale. Il a d’ailleurs fait sa fortune sans grand respect des lois ou de ses employés.

Crédit : Time/Instagram

 
Mais j’ai espoir. Je ne dois pas être la seule à douter de ses intentions. À souhaiter promouvoir des idéaux qui favorisent le vivre-ensemble et la mise en commun de nos forces à travers nos différences. À espérer un meilleur avenir pour mes enfants ainsi que tous ceux et celles qui forment ma communauté.

Avez-vous ce genre de voisin?

L'illustration de la photo de couverture a été réalisée spécialement par Flo Pelz, voir toutes ses illustrations ici.