Tout récemment, Marc-André vous parlait de son accouchement de 105 heures ici et ici, moi je vais vous parler de mon accouchement d’1 h 45, top chrono! De la perte des eaux – qui a déclenché la toute première contraction – jusqu’à la délivrance du bébé. Disons que ce fut assez rapide, même pour un deuxième accouchement!
 
Mon amoureux et moi avions fait l’amour ce soir-là, en nous disant que c’était probablement la dernière fois avant l’arrivée du bébé. Quelques minutes plus tard, j’ai ressenti un « ploc » dans mon ventre. Une drôle de sensation qui ne ressemblait en rien aux mouvements habituels de bébé. Comme si mes eaux avaient crevé! Le liquide qui a commencé à couler entre mes jambes a confirmé mon hypothèse : j’étais sur le point d’accoucher!
 
Un cocktail d’émotions m’a envahie. J’étais calme et excitée à la fois. Je tremblais, j’avais hâte et peur un peu également. Mes contractions n’ont pas commencé immédiatement, mais nous avons tout de même appelé l’hôpital pour les prévenir de notre arrivée et appelé une amie pour qu’elle vienne chercher notre grand garçon de 3 ans. Puis, les contractions ont commencé doucement pour rapidement s’intensifier et se rapprocher.
 
Dans la voiture, en route pour l’hôpital, il me semble avoir eu le pressentiment que bébé était là, tout près de la sortie. Les contractions étaient soudainement fortes et ça me poussait déjà dans les fesses. Comme mon pire cauchemar était d’accoucher chez moi (allô Carolane) ou sur le bord de l’autoroute, je priais mon chum d’arriver rapidement à l’hôpital, sans toutefois lui révéler mon état d’urgence pour ne pas le faire paniquer.
 
J’étais vraiment soulagée d’arriver à l’hôpital. Toutefois, il faut croire que je manquais de crédibilité aux yeux du personnel hospitalier! La première infirmière que nous avons croisée voulait me « parquer » dans une salle d’attente avec d’autres femmes en début de travail. « Heu…non… Vous n’avez rien compris, je vais accoucher maintenant! Je SUIS en train d’accoucher! Est-ce que je dois hurler de douleur pour qu’on me prenne au sérieux? » J’ai donc dû insister pour qu’on m’examine sur-le-champ et l'on m’a confirmé que j’avais bien perdu mes eaux (comme si j'avais besoin d'un test scientifique pour le prouver!). On m’a finalement attribué une chambre puisque j’étais déjà dilatée à 6.
 
Mon chum et une infirmière étaient bien là pour m’accompagner, pourtant, je me sentais seule au monde, avec mon bébé qui voulait voir la lumière du jour de la nuit au plus vite. Je me suis étendue sur le lit et j’ai absorbé chacune des contractions qui passaient, en émettant des sons graves, tels que montrés dans mes cours de yoga prénatal. Moi qui suis si pudique habituellement, je me suis laissé porter par ce que mon corps me dictait, et, à cet instant précis, c’est les sons graves qui m’aidaient à accueillir chaque contraction pour faire descendre mon bébé. J’avais fucking mal, certes, mais je n’avais d’autre choix que de traverser cette douleur par mes propres moyens.
 
J’ai rapidement demandé à ce qu’on m’examine de nouveau, car je ressentais déjà l’envie de pousser, une trentaine de minutes seulement après mon arrivée à l’hôpital. Quelques poussées, et on m’a déposé ma petite fille de 6 lbs 10, gluante de vernix, sur la poitrine. Ce fut bref et intense, cet accouchement, mais j’ai l’impression de l’avoir vécu pleinement, en étant en contrôle de la situation.
 
Ça me rend émotive, simplement en vous le racontant. Chaque histoire de naissance est unique, celle-ci est l'histoire de Léanne.

À venir... la version de papa.

Crédit : Marilyn Paquin