Comme j’en ai déjà parlé ici, quand je suis tombée enceinte, je me suis retrouvée avec un diagnostic de diabète de grossesse précoce en plein mois de juillet. Ouch. Adieu la crème glacée, bonjour la laitue.

Dans un sens, le changement n’était pas siiiii pire. Contrairement à ce que mon poids peut laisser croire, je mange plutôt bien au quotidien. Je mange peu au resto et je cuisine des repas variés et équilibrés. Mon problème, c’est que dès que je mange trop, je prends du poids et je ne le perds pas. Il s’accumule, tranquillement, au gré des plaisirs. J’ai aussi une passion un peu trop dévorante pour le pain, les pâtisseries, la bière de microbrasseries, les pâtes, bref, tout ce qui est bon pour l’âme, mais moins bon pour le tour de taille. J’ai aussi un degré de je-m’en-foutisme un peu trop avancé pour mon bien. Je ne ressemble pas aux filles des magazines? Pffff…who cares. L’IMC n’est pas proportionnellement relié à la beauté et au sex appeal.

Ronde et sexy, impossible? Salut, Ashley Graham! 
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J’étais donc là, dans le bureau de la nutritionniste qui commençait à me donner le vertige. Comme j’étais tôt dans ma grossesse et que mes taux au test étaient élevés, on m’a tout de suite mis au régime draconien : 45 g de glucides par repas, 30 g au déjeuner. Je devais calculer tout ce que je mangeais ou presque. Tout ce que je pouvais manger à volonté était des protéines (sauf les légumineuses), du fromage et des légumes. C’est déjà ça, mais dans le reste, il y a beaaaaaucoup de choses que j’aime.

Le déjeuner, c’est un peu une religion pour moi. Quand on m’a dit que j’allais devoir manger deux tranches de pain Saint-Méthode au beurre d’arachides et un petit verre de lait pour les six prochains mois, j’étais un peu découragée. Quand j’ai dit « non merci pour le Saint-Méthode, j’achète mon pain dans une délicieuse boulangerie près de chez moi (salut Arhoma!) » et que je me suis fait dire, roulement d'yeux inclus, que « j’étais difficile, madame », je me suis crue en plein cauchemar. Ne. Touche. Pas. À. Mon. Pain. Tasse tes mains de mon assiette.

Personne à l’hôpital ne croyait que j’allais y arriver. La semaine a passé. Surprise, j’arrivais à contrôler mes taux de sucre. Et ça s’est poursuivi pendant de longues semaines, mais au prix d’efforts soutenus. Je devais marcher après chaque repas et faire de l’elliptique tous les jours. Je comptais les grammes de glucides, mais je devais quand même m’abstenir complètement de manger plusieurs aliments qui faisaient inévitablement grimper mon sucre trop haut. Bye bye les bagels, les croissants, le pain qui n’est pas extra graines, le riz, le melon d’eau, les bananes bien mûres, les céréales. On oublie évidemment les desserts.

Même pas sûre que j'aurais eu le droit de manger du papier, mais j'en aurais presque eu envie.
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J’étais devenue cette femme qui mange avec une calculatrice et une balance et je ne me reconnaissais pas. Je mangeais par obligation et non plus par plaisir. Quand j’ai vu que ma discipline de fer portait ses fruits, je me suis permis de petits écarts occasionnels, en moyenne un par semaine.

Le jour de l’Halloween, à l’école secondaire où j’enseigne, c’était dîner pizza et orgie de bonbons et de chocolats. Je me suis donné le droit de manger une pointe de pizza sans manger la croûte. Pas de boisson gazeuse. Pas de dessert. Des crudités. Et mon taux de sucre était quand même trop haut. J’étais découragée, mais j’ai persévéré, apeurée par les éventuelles conséquences sur mon bébé.

Juste avant mon accouchement, j’en avais plus que marre de ces six mois de privation. Je peux vous dire que dans les premières semaines de mon mini, en plein mois de janvier, j’en ai mangé des pâtes, des choux à la crème (allô Patrice!), des croissants chauds.

Avez-vous eu à modifier considérablement votre alimentation pendant votre grossesse?