Je vais bien. Trois mots que j’ai souvent prononcés au cours de la dernière année. Une année difficile physiquement et émotionnellement. Trois mots sincères qui venaient du fond du cœur, alors pourquoi pleurais-je en même temps que je les prononçais?

J’ai toujours été capable de vivre pleinement mes émotions, de les exprimer et de les partager #LivreOuvert. Je n’ai jamais eu besoin de consulter un psy pour cette raison. C’est pourquoi, en 2015, je n’ai pas ressenti le besoin d’aller en consulter un (ou un psychiatre), comme le proposaient les médecins. Pour moi, ce n’était pas nécessaire pour le moment. Je connaissais mes limites. J’arrivais malgré tout à rire encore entre mes larmes et à mettre des mots sur ce que je ressentais. J’avais aussi le soutien de ma famille.

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Le son de cloche est arrivé lors d’une conversation avec ma maman. J’ai réalisé que mon anxiété prenait de plus en plus de place dans ma vie et dans celle de mon mari et ma mère. Je n’arrivais pas à me rassurer toute seule. Inconsciemment, je leur en mettais beaucoup sur les épaules. Parfois, ils étaient simplement trop impliqués dans ma vie pour m’aider à rationaliser... surtout que ce n’était pas leur job de faire ça.

Un jour, j’ai décidé de me prendre en main et d’aller voir une psy. Je voulais comprendre mon anxiété et avoir des trucs pour m’aider à la gérer. Le processus a quand même été long entre l’idée d’y aller et prendre rendez-vous. J’avais honte. J’avais l’impression d’avoir échoué quelque part. Je ne voulais surtout pas en parler parce que ça aurait mis en lumière une de mes faiblesses. Celle d’avoir besoin de l’aide de quelqu’un pour m’en sortir.  

J’ai fini par faire taire cette petite voix dans ma tête, celle qui me maintenait dans un sentiment de honte, pour écouter mon cœur, qui me disait que j’étais rendue là dans mon cheminement. À ma première rencontre, j’ai raconté mon histoire de A à Z. J’ai pleuré tout le long #60Minutes. J’étais assise devant une étrangère, totalement objective, payée pour m’écouter sans jugement. Hey, quelle libération!

Premièrement, j’ai compris que ce n’était pas l’anxiété qui m’étouffait, mais bien le souci (merci au livre Arrêtez de vous faire du souci pour tout et pour rien qui m’a permis de comprendre cet état d’esprit). J’ai été en mesure de découvrir quand il survenait et prenait toute la place (allô SPM). Je me suis développé des trucs pour l’apprivoiser et le surmonter. Après une rencontre, dans mon cas, j’avais assez d’éléments pour mieux fonctionner. Par choix, j’ai décidé d’y aller cinq fois. Pour creuser davantage et pouvoir passer en revue tous les aspects de ma vie que j’avais envie de partager. Encore, maintenant, je sais que je peux y aller au besoin. Ces rencontres m’ont permis de mettre en lumière ma résilience, la force qui m’habite pour surmonter l’insurmontable. Je suis sortie de là, fière de moi. Fière d’avoir eu l’humilité d’aller chercher de l’aide parce que finalement, pour moi, demander l’aide est une force en soi, qui demande beaucoup de maturité et de courage. 

Est-ce que ça vous a demandé du courage d'aller chercher de l'aide?