Mon amie Catherine est gestionnaire dans le réseau de la santé. Maman de trois enfants, elle a déjà fait un demi-marathon et s’entraîne pour son premier duathlon. Comment fait-elle pour s’impliquer autant professionnellement, tout en étant présente pour sa famille et en se réalisant personnellement? Portrait d’une femme épanouie, réaliste, qui a choisi l’équilibre.
 
As-tu dû choisir entre carrière et famille? Comment décrirais-tu ton parcours? 
Je ne suis pas carriériste, mais je saisis les opportunités qui sont alignées avec mes valeurs et mon besoin d’apprendre.
 
En gros, mon premier enfant m’a permis de prendre le recul nécessaire pour changer de poste et avancer dans ma carrière. Lors de mon premier congé de maternité, j’ai débuté une maîtrise et réfléchi à ma carrière. Au retour, j’ai osé appliquer sur un poste de cadre, et je l’ai obtenu!
 
Toutefois, il faut avouer que la pression est forte dans le milieu et que les attentes quant à la performance ne sont pas ajustées à ma vie de maman. J’avoue que j’ai parfois été déchirée de devoir quitter abruptement une réunion pour aller chercher mon enfant malade à la garderie.
 
J’ai retardé le projet d’avoir un deuxième enfant pour faire mes preuves comme jeune gestionnaire et je me suis sentie coupable de « devoir » quitter pour mon deuxième congé de maternité, en plein lancement de projet. Pour mon troisième enfant, mon congé a débuté lors d’une phase particulièrement critique et difficile d’un projet ambitieux ; j’ai eu l’impression d’abandonner mon projet et mon équipe.
 
Je ne serais pas heureuse si je n’avais qu’un des deux rôles. J’adore être maman, mais j’ai besoin de stimulation intellectuelle, de développer des projets, d’apprendre : je termine actuellement deux microprogrammes et je commencerai prochainement un programme court en évaluation de programme public.
 
Comment as-tu réussi à tout concilier? 
Rien n’est rose ni parfait. Il faut constamment faire des mises au point pour maintenir un équilibre. Il faut faire des choix et lâcher prise sur ce qui n’est pas important.
 
J’adore mon travail, autrement je n’accepterais pas de faire tous ces compromis! Je dis souvent à mes enfants qu’il est important de faire ce qu’on aime dans la vie. Aussi, je me donne les moyens pour que ça fonctionne. Évidemment, je n’impose pas mes choix unilatéralement à ma famille. Nous bâtissons ensemble un climat propice à l’épanouissement de chacun. C’est certain qu’il faut que tout le monde embarque pour éviter les conflits. Nous sommes heureux, même s’il y a de la pâte à dents dans l’évier et du linge à plier!
 
J’essaie d’atteindre l’équilibre entre la famille, le travail et mon temps personnel. D’ailleurs, le sport m’aide à me réserver du temps juste pour moi : je me lance des défis sportifs, ça me motive à m’entraîner, ça fait diminuer mon stress, ça me rend fière et ça me donne de l’énergie »!
 
As-tu ressenti un jugement en rapport avec ton implication professionnelle?
Oui, souvent. Du fait d’avoir choisi le congé court, les gens me regardent avec curiosité. Je reçois plusieurs commentaires en lien avec mes nombreux déplacements ou l’heure à laquelle nous partons le matin (tôt!). Certaines personnes sont bien intentionnées, mais leurs commentaires me font parfois douter, comme si j’abandonnais mes enfants ou que je n’étais pas normale de m’épanouir en dehors de la maison!
 
Quelles sont les valeurs qui t’inspirent?
La famille et l’amitié. Aussi, j’aime contribuer à l’amélioration des soins aux patients et du système de santé en général.
 
Quels sont vos trucs pour maintenir l’équilibre?